Les Nations unies ont approuvé mercredi la nomination de la Canadienne Carman Lapointe-Young au poste de chef du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) de l'organisation.

La nomination de Mme Lapointe-Young, originaire du Manitoba, comme secrétaire générale adjointe aux services de contrôle interne a obtenu l'approbation de l'Assemblée générale des Nations unies.

L'ancienne vérificatrice générale de la Banque mondiale aura pour difficile tâche de remettre rapidement sur les rails une agence que sa prédécesseure estime en déroute.

Elle occupera ses nouvelles fonctions à compter du 13 septembre, a précisé l'ONU. Elle quittera Rome, où elle dirige depuis 2009 le Bureau d'audit et de contrôle du Fonds international de développement agricole, pour s'installer à New York.

Carman Lapointe-Young a été nommée pour un mandat non renouvelable de cinq ans par le secrétaire général, Ban Ki-moon, dont le leadership a été sévèrement critiqué dans une note de service de fin de mandat de l'ancienne chef du BSCI, la Suédoise Inga-Britt Ahlenius.

Dans un communiqué, M. Ban a affirmé que Mme Lapointe-Young possède «l'expérience et l'expertise requises pour exercer les lourdes fonctions» qui lui ont été confiées. Il a précisé qu'elle devrait combler les postes vacants et améliorer le fonctionnement du BSCI le plus rapidement possible.

M. Ban réexamine la note de service de Mme Ahlenius et a ordonné une révision de la capacité de l'ONU à enquêter sur elle-même, a déclaré le chef de cabinet du secrétaire général, Vijay Nambiar, la semaine dernière.

Selon Bea Edwards, de la firme d'avocats sans but lucratif Government Accountability Project, à Washington, l'un des plus grands défis de Mme Lapointe-Young serait de rediriger les enquêtes du BSCI vers les cas majeurs de fraude financière et de corruption.

«Nous espérons seulement qu'elle recentrera l'attention du BSCI vers les cas les plus significatifs de fraude et de corruption, et que moins d'emphase sera mise sur les enquêtes internes insignifiantes», a dit Mme Edwards, en référence aux enquêtes internes qui, selon elle, concernaient des remboursements de dépenses de voyage inappropriées et de la pornographie sur les ordinateurs de l'organisation.

Au cours de la dernière décennie, les Nations unies ont été ébranlées par une série de scandales de corruption. Le plus connu est celui lié au programme «pétrole contre nourriture» en Irak, dirigé par l'ancien directeur de la Réserve fédérale des États-Unis, Paul Volcker, révélé au terme d'une enquête de deux ans.

De 2004 à 2009, Carman Lapointe-Young a été vérificatrice générale au Groupe de la Banque mondiale. C'est pendant son mandat que Paul Wolfowitz, ancien secrétaire adjoint à la Défense des États-Unis, a démissionné de la présidence de la Banque mondiale au centre d'une controverse sur une affaire de favoritisme impliquant une employée avec qui il entretenait une liaison.

Mme Lapointe-Young succède à Inga-Britt Ahlenius, qui a quitté son poste à la mi-juillet après avoir accusé le secrétaire général d'avoir bloqué sa tentative d'embaucher un ancien procureur fédéral des États-Unis comme chef permanent de la division des enquêtes et d'avoir pris d'autres mesures qui ont, selon elle, sapé l'indépendance opérationnelle que le BSCI est censé avoir.