L'UE envisage de décider la semaine prochaine de sanctions contre l'Iran allant au-delà de celles décidées au Conseil de sécurité de l'ONU, tout en maintenant son offre de dialogue avec Téhéran sur le nucléaire, ont indiqué jeudi de sources diplomatiques.

Cette possibilité a été discutée jeudi par les ambassadeurs des pays de l'Union européenne, en vue d'une réunion lundi des ministres des Affaires étrangères à Luxembourg et d'un sommet des dirigeants des pays européens prévu jeudi à Bruxelles, a indiqué un diplomate européen.

La position européenne de principe a de bonnes chances d'être entérinée la semaine prochaine, mais le détail d'éventuelles mesures supplémentaires pourrait attendre juillet.

«L'idée lors du sommet européen est de saluer la résolution qui a été adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU, de la transposer et d'envisager un certain nombre de domaines qui permettent d'adopter des mesures renforcées» dans les pays européens, a indiqué un autre diplomate.

Ces mesures renforcées devraient concerner le secteur bancaire, celui de l'assurance, des gels d'avoirs, mais aussi le secteur des transports «et également le cas échéant le secteur pétrolier», selon lui.

Les ministres des Affaires étrangères devraient trouver un accord de principe sur ces sanctions renforcées lundi à Luxembourg en vue d'une adoption formelle par les chefs d'État et de gouvernement le jeudi suivant.

«Il y a plusieurs options sur la table», a précisé un troisième diplomate européen de haut rang, soulignant qu'il fallait «trouver un dénominateur commun à 27 pour adresser un signal» à l'Iran.

L'enjeu du débat est de «montrer comment l'UE s'engage à mettre en oeuvre le paquet de sanctions additionnelles adopté (mercredi) à l'ONU et voir si elle est disposée à faire plus», a souligné ce diplomate.

«Il est très probable que des sanctions additionnelles (à celles de l'ONU) seront imposées au nom de l'UE», a dit un autre diplomate.

Londres notamment pousse en ce sens.

«Je pense qu'il est très important que l'Union européenne prenne des mesures supplémentaires pour montrer que l'Union européenne est prête, sur ce sujet et sur d'autres, à utiliser son poids dans le monde», a affirmé jeudi à Berlin le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague.

Dans le même temps, l'UE entend maintenir l'offre de dialogue avec Téhéran. Et sa chef de la diplomatie Catherine Ashton reste disposée à rencontrer le négociateur en chef iranien sur le dossier nucléaire, Saïd Jalili.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé mercredi de nouvelles sanctions contre l'Iran, soupçonné de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme civil, ce qu'il dément.

Le texte onusien prévoit que l'Iran ne pourra investir à l'étranger dans certaines activités sensibles comme les mines d'uranium et que ses navires pourront être inspectés en haute mer.

Il interdit aussi la vente à l'Iran de huit nouveaux types d'armements lourds, notamment des chars, et s'accompagne de trois annexes contenant des listes de particuliers, d'entités et de banques de nationalité iranienne qui s'ajouteront à ceux déjà frappés de sanctions individuelles -- gel des avoirs financiers et interdiction de voyager à l'étranger.