Le président Barack Obama reçoit mercredi le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas pour faire le point sur les négociations de paix indirectes israélo-palestiniennes et la situation à Gaza, après l'arraisonnement sanglant par Israël d'une flottille humanitaire.

M. Abbas est arrivé à la Maison-Blanche vers 11H00 et devait s'entretenir pendant environ une heure avec le président américain dans son prestigieux Bureau ovale. Le programme de ce dernier ne prévoit pas de conférence de presse formelle, au mieux de courtes déclarations aux journalistes à l'issue de la rencontre.

La visite du président de l'autorité palestinienne à Washington devait initialement faire suite à celle du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Mais ce dernier a coupé court à son voyage en Amérique du Nord la semaine dernière pour s'occuper des conséquences du raid de ses commandos de marine sur un convoi humanitaire, le 31 mai dans les eaux internationales, qui a coûté la vie à neuf Turcs, dont un possédait également la nationalité américaine.

Selon un haut responsable israélien, la visite de M. Netanyahu à la Maison-Blanche se produira d'ici à la fin du mois de juin.

Sans aller jusqu'à condamner l'assaut qui a provoqué la fureur de la Turquie et la réprobation de nombreux pays, le président Obama a affirmé que «le statu quo est intenable» au Proche-Orient.

Outre les négociations indirectes parrainées par les États-Unis et dites «de proximité» ayant repris il y a un mois, premier timide résultat engrangé sur ce dossier pourtant érigé en priorité de la politique étrangère de M. Obama, la situation humanitaire à Gaza devrait être à l'ordre du jour de la rencontre, selon un haut responsable américain.

MM. Obama et Abbas, qui vont se revoir pour la première fois depuis septembre 2009, «vont passer en revue les progrès des négociations de proximité et discuter des efforts communs pour parvenir à une paix au Proche-Orient», a expliqué ce responsable sous couvert d'anonymat, le but étant de parvenir à obtenir des deux parties qu'elles parlent sans intermédiaire.

Mais il s'agira aussi d'«examiner les idées pour une stratégie à long terme qui fasse progresser la cause d'une meilleure existence pour les gens de Gaza», territoire subissant un blocus israélien, sauf pour les produits de première nécessité, depuis que le mouvement islamiste Hamas en a pris le contrôle en évinçant le Fatah de M. Abbas en 2007.

Quelques heures avant la rencontre de Washington, les ministres du cabinet restreint israélien ont justement donné leur feu vert à un allègement du blocus terrestre de la bande de Gaza, selon la radio publique israélienne.

En revanche, l'annonce attendue de la création d'une «commission juridique d'enquête» en Israël sur le raid, a été reportée.

Le cabinet restreint de l'État hébreu devait, selon la radio, présenter ses conclusions dans la journée à l'administration américaine, qui a réclamé «une participation internationale» à cette enquête.

M. Abbas, qui devrait également rencontrer à Washington le conseiller de M. Obama pour la sécurité nationale, le général James Jones, et des élus du Congrès, avait annoncé la semaine dernière qu'il demanderait au président américain «des décisions courageuses pour changer la face» du Proche-Orient.