Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a estimé que le chef d'Al-Qaeda, Oussama ben Laden, se trouvait à Washington, lors d'un entretien diffusé mercredi par la chaîne de télévision américaine ABC.

Interrogé pour savoir si ben Laden n'était pas caché en Iran, M. Ahmadinejad a qualifié cette supposition de «risible».

«J'ai entendu dire qu'il se trouvait à Washington», a rétorqué le président iranien.

«C'est vrai. Il y est. Car c'est un ancien partenaire de M. Bush. Ils étaient collègues en fait autrefois. Ils étaient ensemble dans le pétrole, ils ont travaillé ensemble. M. ben Laden n'a jamais coopéré avec l'Iran, mais il a coopéré avec M. Bush», a affirmé M. Ahmadinejad, sans préciser s'il évoquait l'ancien président américain George Bush (1989-93) ou son fils George W. Bush (2001-2009).

«Vous pouvez être sûr qu'il se trouve à Washington. Je pense qu'il y a de fortes chances qu'il y soit», a-t-il ajouté, sans se départir de son sérieux.

Le président iranien est actuellement aux États-Unis, où il a prononcé lundi à New York un discours à la tribune des Nations unies à l'ouverture de la conférence de suivi du traité de non-prolifération nucléaire.

M. Ahmadinejad a demandé à cette occasion la suspension des États-Unis de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'organe onusien chargé de superviser et de réglementer les activités nucléaires dans le monde.

Les pays occidentaux soupçonnent l'Iran de chercher en secret à se procurer l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil.

Lors de l'entretien à ABC, M. Ahmadinejad s'en est pris à ce propos à la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, estimant qu'elle «recherche à amener rapidement les relations avec l'Iran à un point de confrontation».

La chef de la diplomatie américaine «prend constamment des mesures» contre le gouvernement iranien, a accusé M. Ahmadinejad.

«Les prises de position comme les actes de Mme Clinton violent les droits de l'Iran en ce qui concerne la question nucléaire. C'est tout à fait clair», a martelé le président iranien, qui a paru plus modéré à l'égard du président américain Barack Obama.

Si Mme Clinton cherche la confrontation avec l'Iran, ce n'est pas l'attitude du président, a fait valoir M. Ahmadinejad.

«Sur la base des informations que nous avons, telle n'est pas l'opinion de M. Obama, mais il y a beaucoup de pression autour de lui», a-t-il observé.