L'aide publique au développement (APD) des bailleurs membres de l'OCDE a légèrement augmenté en 2009 malgré la crise financière, mais pas assez pour permettre aux pays riches de tenir leurs engagements de lutte contre la pauvreté, a annoncé mercredi l'organisation.

L'APD des 23 pays du comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE a enregistré une hausse de 0,7% en termes réels par rapport à 2008, à 119,6 milliards de dollars, soit 0,31% de leur produit national brut (PIB) cumulé.

L'augmentation atteint 6,8% si l'on exclut les allègements de dette, et 8,5% si - en outre - on ne compte pas l'aide humanitaire, selon ce bilan de l'Organisation de coopération et de développement économiques.

Le secrétaire général de l'institution réunissant les principaux pays riches de la planète, Angel Gurria, a salué ces résultats, mais appelé les bailleurs à les amplifier, malgré leurs difficultés budgétaires actuelles. «Un gros effort est encore nécessaire pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement», fixés par les Nations unies pour réduire, d'ici à 2015, l'extrême pauvreté, selon un communiqué.

Selon l'OCDE, malgré une hausse encourageante de l'APD en Afrique, cela ne devrait pas permettre de respecter les engagements pris par le G8 en 2005.

En 2010, l'Afrique ne devrait ainsi recevoir que 11 des 25 milliards de dollars supplémentaires annoncés, en raison notamment des promesses non tenues de certains bailleurs européens très présents sur le continent africain, d'après de nouvelles prévisions de l'organisation.

Dans le détail, l'APD est en hausse, en termes réels, dans la moitié des pays du CAD. Avec une augmentation de 16,9% par rapport à 2008, la France apparaît comme l'un des meilleurs élèves, mais son APD ne s'établit en fait qu'à 0,46% de son produit national brut (PNB), et ne devrait pas atteindre en 2010 l'objectif de 0,51%.

La Belgique (+11,5%), la Finlande (+13,1%), la Norvège (+17,3%) et le Royaume-Uni (+14,6%) améliorent aussi leur aide en termes réels, tout comme les États-Unis (+5,4%), le premier bailleur en volume devant la France et l'Allemagne.

Cette dernière voit en revanche son APD chuter de 12% en termes réels par rapport à 2008, tout comme l'Italie (-31,1%) ou le Japon (-10,7%).