Le président américain Barack Obama sera l'hôte la semaine prochaine d'un sommet visant à écarter la menace du terrorisme nucléaire, un rôle qui devrait marquer sa tentative la plus audacieuse à ce jour pour exercer un véritable rôle d'entraînement mondial.

Le sommet, qui réunira les représentants de 47 pays à Washington lundi et mardi, sera le plus grand rassemblement international depuis des décennies dans la capitale américaine.

Il a pour objectif d'obtenir de la part des principales puissances l'assurance qu'elles lutteront pour empêcher le vol, le commerce et la contrebande de matériaux nucléaires pouvant servir à fabriquer des bombes «sales».

Cette rencontre, qui fait suite à l'annonce par M. Obama de la redéfinition de la politique nucléaire des États-Unis, intervient au moment où, auréolé de récents succès, il cherche à obtenir un consensus sur de nouvelles sanctions visant le programme nucléaire iranien.

Lors de rencontres avec des dirigeants en marge de ce sommet, M. Obama devrait aussi évoquer des sujets bien différents, par exemple la politique monétaire chinoise à l'occasion de discussions avec le président Hu Jintao.

Cet événement à grande échelle, auquel participeront la chancelière allemande Angela Merkel, le président français Nicolas Sarkozy ou le président russe Dmitri Medvedev, présente un risque pour M. Obama si ses conclusions sont décevantes.

Le sommet «sera l'occasion pour 47 pays de s'engager en faveur de mesures spécifiques afin de sécuriser les matériaux nucléaires, qui pourraient tomber dans de mauvaises mains, partout dans le monde d'ici quatre ans», a déclaré le président américain mardi à l'occasion de la présentation de sa nouvelle doctrine nucléaire.

Les États-Unis ont annoncé qu'ils limiteraient les cas dans lesquels ils pourront employer l'arme atomique, juste avant que le président ne signe jeudi à Prague avec la Russie un nouvel accord de désarmement.

La réunion des 12 et 13 avril devrait aussi préfigurer la conférence de suivi du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) au siège de l'ONU en mai.

M. Obama «a besoin d'une grande victoire», estime Sharon Squassoni, de l'institut Center for Strategic and International Studies, pour qui le sommet sur la sécurité nucléaire «a été conçu avec l'idée de quelque chose de marquant, qui aurait du style mais aussi de la substance à un mois de cette importante conférence de suivi».

L'ombre de l'Iran et de la Corée du Nord

Avec ce sommet sur lequel planera l'ombre de l'Iran et de la Corée du Nord, la Maison-Blanche cherche à obtenir plusieurs choses, explique Mme Squassoni: «que les pays agissent, qu'ils aient une prise de conscience, qu'ils promettent de faire quelque chose sur le sujet, qu'ils s'engagent à adopter de bonnes pratiques et qu'ils fournissent leur assistance à d'autres pays» en matière de sécurité nucléaire.

M. Obama attend des engagements précis, estime James Miller, un responsable du Pentagone, notamment des efforts pour «empêcher le vol ou la saisie de matériaux nucléaires et le transit et la contrebande de matériaux nucléaires sur leur sol».

Un projet de communiqué devant être publié lors du sommet mentionne aussi un appel à des poursuites plus sévères envers les trafiquants et des inventaires plus précis des matériaux nucléaires pouvant entrer dans la composition d'armes, selon le Wall Street Journal.

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n'assistera finalement pas au sommet. Des médias israéliens affirment que M. Netanyahu s'inquiète du fait que certains États musulmans fasse pression pour qu'Israël ouvre ses installations nucléaires aux inspections internationales.