Un comité d'experts chargé d'évaluer la gestion par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses pays membres de la pandémie de grippe H1N1, critiquée par certains, doit se réunir en avril à Genève, a annoncé l'OMS lundi.

Un comité d'experts chargé d'évaluer la gestion par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses pays membres de la pandémie de grippe H1N1, critiquée par certains, doit se réunir en avril à Genève, a annoncé l'OMS lundi.

«La première réunion aura lieu du 12 au 14 avril», a déclaré le conseiller spécial de l'OMS pour les grippes pandémiques Keiji Fukuda à la presse à Genève.

Le comité, composé de 29 experts choisis par l'OMS parmi ceux proposés par ses 193 pays membres, va lui-même définir les sujets à aborder dans le cadre d'une évaluation «approfondie et élargie», a-t-il précisé.

La réponse de l'OMS et de ses 193 membres à la grippe H1N1, déclarée pandémie en juin 2009 et qui a fait 16 931 morts confirmés par des tests en laboratoire en un an, «a montré que nous avons encore beaucoup de choses à apprendre sur comment faire mieux», a reconnu le docteur Fukuda.

«Par exemple, comment on reçoit l'information, comment on communique, comment on fait en sorte que les gens comprennent les risques, quels mots utiliser, qu'est-ce qu'on appelle une pandémie», a-t-il expliqué. «Il y a des domaines dans lesquels il nous faudra continuer à nous améliorer», a-t-il dit en estimant qu'il faudrait à l'avenir «moins de confusion».

L'évaluation «portera sur le niveau de préparation et la réponse à la grippe pandémique actuelle et examinera aussi le fonctionnement du règlement sanitaire international», le texte qui régit la prévention et la réponse à apporter aux crises sanitaires à l'échelle mondiale, a-t-il précisé.

L'OMS est accusée par certains membres du Conseil de l'Europe, qui a créé une commission d'enquête, d'avoir exagéré la menace de la pandémie sous la pression des laboratoires pharmaceutiques, ce qui mettrait sa crédibilité en péril.

La commission d'enquête du Conseil de l'Europe devait dans ce cadre auditionner lundi à Paris des scientifiques et hommes politiques sceptiques quant à la gestion de la pandémie, comme la ministre polonaise de la Santé Ewa Kopacz qui n'a pas commandé de vaccins, contrairement à ce que recommandait l'OMS.

«Très importante», la question de la vaccination sera examinée par les experts du comité. «Je ne vois pas comment ils pourraient ne pas l'aborder», a estimé le Dr Fukuda.

Après que l'OMS eut recommandé la vaccination contre le virus H1N1, les gouvernements, soucieux de protéger leur population d'une pandémie qui réveillait le spectre des ravages de la grippe espagnole de 1918, avaient commandé des vaccins par millions.

Une grande partie de ces stocks n'a pas été utilisée, la population ayant boudé les campagnes de vaccination.

Un premier rapport intermédiaire du comité d'experts sera remis à la direction générale de l'OMS avant l'assemblée annuelle de l'organisation en mai. Le rapport final est attendu pour l'assemblée suivante, en mai 2011.