Le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés a dénoncé mardi le «mythe» entretenu dans des pays industrialisés par «certains populistes» selon lesquels les demandeurs d'asile ne cessent d'affluer sur leur territoire.

«La notion selon laquelle il y a une marée de demandeurs d'asile envahissant les pays riches est un mythe», a déclaré dans un communiqué le Haut commissaire Antonio Guterres.

Environ 377 000 personnes ont demandé l'asile dans 44 pays industrialisés en 2009, un chiffre identique à celui enregistré en 2008, selon le HCR, qui rappelle qu'un tiers de ces demandes ont été déposées aux États-Unis, en France et au Canada.

«Malgré ce que proclament certains populistes, nos données montrent que les chiffres sont restés stationnaires», a souligné M. Guterres.

Près de la moitié des requérants viennent du continent asiatique, Moyen-Orient compris, et les trois quarts d'entre eux ont déposé leur demande d'asile en Europe.

Les Afghans représentent le premier groupe de demandeurs d'asile, leur nombre (26 800) ayant enregistré une hausse de 45% en un an.

Ils supplantent les Irakiens, qui après avoir occupé la première place en 2008, ont rétrogradé à la deuxième en 2009 avec 24 000 demandes déposées. Les Somaliens (22 6000 demandes d'asile déposées en 2009) arrivent en troisième position, suivis des ressortissants de la Fédération de Russie et des Chinois.

Alors que les demandes déposées dans les pays scandinaves ont progressé de 13% en 2009, certains pays du Sud de l'Europe ayant appliqué ces dernières années des politiques d'asile restrictives ont constaté des baisses notoires, dont 42% en Italie, 20% en Grèce et 40% en Turquie.

La France a reçu, en 2009, 42.000 demandes, soit une demande d'asile sur dix déposées dans le monde industrialisé. Alors qu'elles avaient décru entre 2005 et 2008, les demandes sont en progression de 19% par rapport à 2008 notamment en raison d'une hausse des demandes déposés par des Serbes en grande partie originaires du Kosovo, selon le HCR.