Le diocèse de Munich, qui fut celui du pape Benoît XVI, est confronté à un «tsunami» d'allégations d'abus sexuels et physiques, a déclaré la responsable d'un groupe de travail du diocèse chargé de prévenir les abus sexuels.

Le diocèse bavarois est confronté à la révélation quotidienne de nouvelles allégations d'abus sexuels et physiques, a précisé Elke Hummeler dans un entretien à l'Associated Press. Mme Hummeler estime à environ 120 le nombre de cas recensés à ce jour, dont une centaine concernent l'internat du monastère d'Ettal, dirigé par des moines bénédictins.

Elle souligne toutefois que son rôle n'est pas de traiter les cas anciens d'abus, mais d'aider à mettre sur pied un programme de prévention. Vendredi, son Groupe de travail sur la prévention des abus sexuel, récemment créé, a commencé ses travaux.

D'ici à novembre, il doit élaborer un plan global pour lutter contre les abus sexuels dans l'Église catholique allemande, secouée par des allégations d'abus sexuels et physiques sur des mineurs depuis le début de l'année.

En charge des oeuvres sociales du diocèse, Mme Hummeler a précisé que les allégations affectaient plusieurs institutions, qu'elle n'a toutefois pas nommées. Le diocèse de Munich dirige une vingtaine d'écoles, 570 garderies et de nombreux groupes de jeunesse.

La semaine dernière, le diocèse a confirmé le cas d'un prêtre qui avait été muté en 1980 à Munich en provenance d'Essen (nord-ouest), où des parents l'avaient accusé d'abus sexuels sur leurs enfants. Le prêtre avait suivi une thérapie, mais avait ensuite recommencé à travailler avec des jeunes. Il a été reconnu coupable d'abus sexuels en 1986.

Le cardinal Joseph Ratzinger -l'actuel pape Benoît XVI- était l'archevêque de Munich et de Freising au moment où le prêtre avait été muté à Munich. Selon le diocèse, Mgr. Ratzinger était au courant du transfert du prêtre, mais pas de la poursuite de ses activités au contact de fidèles.

Erwin Wild, alors porte-parole du conseil des prêtres du diocèse, a précisé que lui et ses confrères n'avaient pas été informés par le cardinal Ratzinger que le prêtre était accusé d'abus sexuels sur mineurs, ce qu'il regrette. «Nous aurions dû savoir», dit-il.