De nouveaux heurts violents ont opposé vendredi policiers israéliens et manifestants palestiniens à Jérusalem-est, faisant des dizaines de blessés, au moment où les efforts diplomatiques américains s'accélèrent pour relancer le processus de paix.

Huit manifestants palestiniens ont été arrêtés, selon le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld. Quinze policiers ont été blessés, dont neuf ont été hospitalisés.

Côté palestinien, une trentaine de manifestants ont été blessés, dont dix par des balles en caoutchouc et une quinzaine incommodés par des gaz lacrymogènes, a-t-on appris auprès d'hôpitaux.

Les heurts ont éclaté sur l'esplanade des Mosquées à la suite d'une manifestation de Palestiniens, ponctuée de jets de pierres, après la prière du vendredi. Les manifestants brandissaient des drapeaux verts de l'islam.

«Nos forces sont intervenues sur l'esplanade après des volées de pierres en direction de fidèles juifs priant au Mur des Lamentations», en contrebas de l'esplanade, a précisé le porte-parole de la police locale, Shmulik Ben Rubi.

La police a fait usage de grenades lacrymogènes et assourdissantes, et a évacué les fidèles juifs du Mur des Lamentations.

À Ramallah en Cisjordanie occupée, le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a condamné «l'escalade de la violence israélienne à Jérusalem et ailleurs en Cisjordanie qui vise à saboter les efforts américains».

Les États-Unis, qui n'ont pas réussi jusqu'à présent à relancer les négociations de paix directes entre Israël et les Palestiniens suspendues depuis plus d'un an, s'efforcent désormais de lancer des pourparlers indirects.

L'émissaire spécial des États-Unis pour le Proche-Orient, George Mitchell, est attendu ce week-end à Jérusalem. Il sera suivi par le vice-président américain Joe Biden en début de semaine pour une visite de deux jours en Israël et en Cisjordanie.

Les ministres arabes des Affaires étrangères se sont prononcés cette semaine en faveur de tels pourparlers indirects, un soutien applaudi par la communauté internationale.

Dans l'après-midi, le calme est revenu sur l'esplanade des Mosquées et les affrontements ont diminué d'intensité dans les ruelles du quartier musulman de la Vieille ville.

Ailleurs, des heurts sporadiques se sont produits dans les quartiers de Ras el-Amoud et Issaiya, dans le secteur oriental à majorité arabe de la Ville sainte annexé en 1967.

Des heurts ont été aussi signalés à Hébron, Nilin, Bilin et Nabi Saleh, hauts lieux de la contestation palestinienne en Cisjordanie.

À Gaza, un porte-parole du mouvement islamiste Hamas, qui contrôle l'enclave palestinienne, a exhorté «la nation arabe à prendre des mesures urgentes pour sauver l'esplanade des Mosquées».

Des heurts avaient déjà eu lieu dimanche dernier autour de l'esplanade des Mosquées après la décision controversée du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d'inscrire au patrimoine national deux lieux saint de Cisjordanie, le Caveau des Patriarches à Hébron et le Tombeau de Rachel à Bethléem.

Poudrière politico-religieuse, l'esplanade des Mosquées, qui abrite le Dôme du Rocher et la mosquée al-Aqsa, est le troisième lieu saint de l'islam, après La Mecque et Médine. Pour les juifs il s'agit du Mont du Temple, qui est considéré comme le site le plus sacré du judaïsme.