Plusieurs lecteurs nous ont écrit pour partager leur expérience vécue lors du tremblement de terre qui a frappé le Chili samedi, le 27 février. Voici des extraits de ce qu'ils nous ont fait parvenir.

Tamara Rubilar

Montréalaise d'origine chilienne

«Je suis Québécoise d'origine chilienne. J'étais en visite dans ma famille, je devais rentrer à Montréal le dimanche 28 février. Je suis chez ma tante qui habite à Santiago.

Dans la nuit, j'ai d'abord été réveillée par un fort tremblement, puis tout ce que j'ai fait a été guidé par mon instinct. J'ai d'abord couru dans le salon pour ouvrir la porte qui donne sur le patio. Quand j'ai ouvert, des morceaux du mur de la terrasse tombaient. J'ai entendu ma tante crier et arriver avec mon oncle dans le salon. Ils sont assez vieux et ne pouvaient plus avancer.

Le sol bougeait avec un bruit assourdissant. Tout tremblait. Je suis allée les aider à avancer et nous sommes restés sous le cadre de la porte, en nous serrant fort. Ma tante pleurait et priait. Je les serrais fort, tentant de les rassurer, malgré ma peur. Mes parents dormaient au 2e étage, et j'ai voulu aller les chercher mais c'était impossible tant le sol bougeait. Je priais pour qu'il ne leur arrive rien.

Je crois que j'ai réalisé vraiment ce qui ce passait quand les secousses ont fini. Et à chaque nouvelle réplique, je tremblais de peur. La plus grosse réplique a été de grade 4.

Nous nous sommes tous assis dans le salon, avec des couvertures, sous le choc. Et des secousses moins fortes ont continué régulièrement, pendant toute la nuit. L'électricité est revenue dans l'heure et nous avons regardé les informations. Nous n'avons pas dormi de toute la nuit jusqu'à la nuit suivante.

J'ai été sous le choc lorsqu'ils ont montré l'ampleur des dégâts. Une heure après le tremblement, des cousins sont arrivés pour voir si nous étions sains et saufs, et pour voir l'état de la maison qui heureusement a tenu le coup. Le jour suivant le grand tremblement, on a téléphoné à toute la famille pour prendre des nouvelles. Heureusement, toute ma famille de Santiago était saine et sauve.

Puis lorsque l'internet est revenu, grâce à Facebook, j'ai pu joindre mes proches à Montréal.

J'ai un oncle dans le sud du pays qui a tout perdu, mais le miracle est que toute ma famille qui habite la zone la plus touchée s'en sort indemne.

Maintenant, après toutes ces émotions fortes, nous sommes pour le moment bloqués à Santiago, tout les vols sont suspendus jusqu'à nouvel ordre, nous sommes dans l'attente de rentrer chez nous.

En cette année du Bicentenaire de mon pays d'origine, j'ai senti pour la première fois la puissance incroyable de la nature, mais aussi la force des liens qui unissent ma famille.

Je rentrerai à Montréal, heureuse de retrouver mon chez moi, mais dans le chagrin de laisser mon pays et ma famille dans de telles conditions.»

Lundi 1er mars 2010

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Patrick LeBlanc

«Je suis présentement à Mendoza en Argentine. J'y suis arrivé ce matin en autobus. J'ai passé les douanes argentines sans problème et rapidement. Je voulais souligner les difficultés rencontrées par les gens de la mission commerciale de l'article Des Québécois coincés à Santiago. Bien sûr, une visite d'affaire en Argentine demande un visa mais si on change l'angle avec lequel on regarde le problème, le passage par l'Argentine reste touristique. Nous ne sommes qu'en transite. Je déplore que ces gens soient prit à Santiago jusqu'à la mi-mars. Je serai chez moi ce vendredi en après-midi.

J'étais arrivé au Brésil par affaire le mardi 23 février. Comme plusieurs autres je dormais lorsque çà s'est mit à trembler. Du 15ème étage de mon hôtel, j'étais certain que l'édifice allait partir vers le bas très prochainement et l'intensité des secousses ne faisait qu'augmenter. Je n'ai jamais eu aussi peur!

Dans le lobby de l'hôtel et à l'extérieur se sont rassemblés la totalité des occupants. Je ne suis pas retourné à ma chambre qu'en après-midi pour prendre quelques affaires.

S'en est suivi l'écoute des nouvelles, les appels et courriels à la famille et surtout chercher à savoir quand l'aéroport allait ouvrir. Je crois que dans ces situations, l'entraide entre les gens prend le dessus sur les besoins secondaires. La communication était agréable et ouvertes avec tous, Brésiliens, Italiens, Américains, Canadiens comme Chiliens. J'en garderai un bon souvenir.

Malheureusement, les besoins primaux non comblés ont surpassés ces belles qualités à Concepción. Sur et près de la côte, le séisme et le tsunami ont fait des ravages incroyables.

À Santiago, la plupart des commerces ouvraient lundi même si l'électricité n'était pas revenue partout en ville. Plusieurs bâtiments industriels tels usines et entrepôts ont été fortement touchés et causeront sûrement des problèmes d'approvisionnement à moyen terme. »

Mardi, 2 mars 2010

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Photo: AP

La Cathédrale de Chanco, à 180 km de la capitale chilienne, a été complètement détruite par le séisme.