La Chine a estimé mardi qu'il y avait «toujours de la latitude pour les efforts diplomatiques», dans le dossier du nucléaire iranien, vingt-quatre heures après que la Russie s'est dite prête à réfléchir à de nouvelles sanctions contre Téhéran.

«Nous appelons à une résolution de la question du nucléaire iranien par des moyens diplomatiques. Nous estimons qu'il y a encore de la latitude pour les efforts diplomatiques», a dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Qin Gang au cours d'un point presse.

«Nous pensons que les parties concernées devraient accroître leurs efforts diplomatiques et pousser pour des progrès dans le dialogue et les négociations afin de résoudre correctement la question du nucléaire iranien», a-t-il ajouté.

Les déclarations de Qin Gang sont similaires aux précédentes déclarations officielles chinoises sur l'Iran.

La Chine, qui dispose d'un droit de veto au Conseil de sécurité et entretient des liens économiques étroits avec l'Iran, prône imperturbablement la poursuite du dialogue.

Même si elle avait voté les trois précédentes résolutions à l'ONU contre son allié, en 2006, 2007 et 2008, elle reste aujourd'hui le seul des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU opposé à de nouvelles mesures contre Téhéran, après l'évolution de la Russie sur le dossier.

Le président russe Dmitri Medvedev a en effet affirmé lundi à Paris que son pays était «prêt à réfléchir à l'introduction de sanctions».

«Nos appels (à l'Iran) à travailler à un programme nucléaire pacifique sous le contrôle de la communauté internationale n'ont pas porté leurs fruits jusqu'à présent», a-t-il constaté.

Téhéran est soupçonné par Israël et les puissances occidentales de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme civil.

L'Iran affirme que son programme nucléaire ne poursuit que des buts civils.

Les Occidentaux veulent notamment dissuader l'Iran de procéder lui-même à l'enrichissement de son uranium, perçu comme une étape vers la fabrication d'armes atomiques.

Mais l'Iran a annoncé avoir commencé début février à enrichir de l'uranium à 20% et pourrait entreprendre prochainement la construction de deux nouveaux sites d'enrichissement.

Récemment, le chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a dit espérer une résolution de l'ONU condamnant les activités nucléaires de l'Iran dans le mois ou les deux mois suivants.

Elle a toutefois laissé entendre lundi que ce délai pourrait être passablement rallongé:  «Nous agissons rapidement et avec minutie au sein du Conseil de sécurité. Je ne peux pas vous donner une date exacte, mais j'imagine que cela interviendrait dans les prochains mois», a dit Mme Clinton.