Certaines sont pratiquement inconnues. D'autres font partie du paysage médiatique depuis un bon moment. Mais en 2010, ces cinq personnalités devraient alimenter les fils de presse à un moment ou l'autre. Pour le meilleur ou pour le pire. Nous vous offrons aussi cinq raisons d'espérer et de désespérer pour l'année qui vient de débuter.

1. Michele Bachmann

La droite républicaine a un nouveau visage. Après Sarah Palin, voici Michele Bachmann, mère de cinq enfants, parlementaire du Minnesota, profondément croyante, opposante acharnée de la réforme de la santé. Aurait-elle des ambitions présidentielles pour 2010? «Si je sens que c'est ce que le Seigneur m'appelle à faire, je le ferai», a-t-elle déclaré. En attendant, elle fera certainement parler d'elle cette année aux élections de mi-mandat, en novembre.

 

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Michele Bachmann

2. Luiz Inácio Lula da Silva

Le populaire président brésilien tirera sa révérence à la fin 2010. Son règne qui s'achève l'a déjà consacré comme un homme politique audacieux, grâce à qui le Brésil devient un incontournable. Y a-t-il une vie après la présidence Lula? Sa réputation de diplomate - notamment avec l'Iran et dans le processus de paix au Moyen-Orient - devrait l'empêcher de prendre une retraite peinarde sur un ranch.

 

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Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.

3. Marwan Barghouthi

Son nom a été évoqué dans les négociations entre Israël et le Hamas pour obtenir la libération du soldat Gilad Shalit, enlevé en 2006 par le Hamas. Barghouthi, leader du Fatah, est détenu depuis 2002. Très populaire chez les Palestiniens, il pourrait prendre la succession du président Mahmoud Abbas. Saurait-il unir les Palestiniens divisés entre le Fatah et le Hamas? En Israël, certains croient qu'il pourrait représenter le meilleur espoir de paix.

 

Marwan Barghouthi

4. Yukiya Amano

Le nouveau directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique devra user de tous ses talents de diplomate pour faire respecter la non-prolifération nucléaire. En Iran, d'abord, qui a annoncé la construction de 10 nouveaux centres d'enrichissement d'uranium. En Corée du Nord, ensuite, qui a renvoyé les inspecteurs de l'AIEA et mené des essais nucléaires. Puis en Syrie, qui rechigne à confirmer des informations sur la construction d'un nouveau réacteur.

 

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Yukiya Amano

5. Stanley McChrystal

Il voulait 40 000 soldats, il en a eu 30 000. Et Obama lui a donné une mission claire: mettre un terme avec succès à la guerre en Afghanistan. Le général McChrystal, commandant des forces américaines et alliées en Afghanistan, a promis aux élus afghans qu'ils verraient bientôt les fruits de la stratégie américaine. Il a intérêt à tenir ses promesses, car Barack Obama souhaite commencer à rapatrier ses troupes dans 18 mois.

 

 

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Stanley McChrystal

CINQ RAISONS D'ESPÉRER

1. De tout petits pas en Birmanie

L'opposante birmane Aung San Suu Kyi a été condamnée à une assignation à résidence qui l'empêchera de participer aux élections cette année. Mais sous la pression de Washington, la junte militaire a été obligée d'assouplir ses sanctions. Les progrès sont encore bien timides, mais Aung San Suu Kyi a au moins pu rencontrer des diplomates étrangers.

 

2. L'Afrique du Sud, pays du soccer et de Mandela

Le 11 février, l'Afrique du Sud soulignera le vingtième anniversaire de la libération de Nelson Mandela, légendaire opposant au régime de l'apartheid. Les inégalités entre Noirs et Blancs sont toujours criantes en Afrique du Sud, mais la présentation de la Coupe du monde de soccer en début d'été suscite beaucoup d'enthousiasme.

 

3. Une année pour la biodiversité

En tout, 192 pays, en plus de l'Union européenne, ont ratifié la Convention sur la diversité biologique élaborée en 1992. Dix ans plus tard, les signataires ont promis d'«assurer d'ici 2010 une forte réduction du rythme actuel de perte de diversité biologique». Combien auront réussi leur pari? C'est l'heure des comptes.

 

4. Un candidat réputé à la présidentielle égyptienne

Ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Prix Nobel de la paix 2005, Mohamed ElBaradei a annoncé son intention de se présenter à l'élection présidentielle en Égypte. Une annonce audacieuse, puisque que le résultat des premières élections présidentielles en 2005 avait été fort critiqué: Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981, avait remporté 89 % des voix.

 

5. Un Irak uni

Les Britanniques sont partis et les Américains font leurs valises. L'Irak fait toujours face à d'énormes défis pour contrer la violence qui explose encore sur son territoire. Mais contrairement aux craintes, l'Irak n'a pas éclaté. Malgré leurs divisions, Kurdes, sunnites et chiites travaillent ensemble. Défi important cette année : le choix d'un nouveau premier ministre.

 

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Aung San Suu Kyi

CINQ RAISONS DE DÉSESPÉRER

1. Le Proche-Orient est sur les dents

La colère gronde aux frontières d'Israël. Côté libanais, le Hezbollah nargue l'État hébreu et le quotidien Ha'Aretz croit que la région «pourrait s'enflammer au printemps ou à l'été». À Gaza, le Hamas perfectionne ses roquettes. Les divisions politiques minent toujours les Palestiniens: les élections du 24 janvier pourraient être repoussées. Quant aux Israéliens, ils ne semblent pas pressés de relancer les pourparlers de paix.

 

2. Le Pakistan semble impuissant

«Occupez-vous des talibans, ou nous nous en chargerons.» C'est le message lancé par Barack Obama au Pakistan. Basés dans le nord du pays, les insurgés talibans mènent des raids en Afghanistan. Une intrusion étrangère sur son territoire ne risque pas d'aider le président Asif Ali Zardari, dont le pouvoir est déjà affaibli. À moins que l'intrusion ne ligue tout le Pakistan contre les États-Unis, comme en 2008.

 

3. La Somalie s'enfonce

Ses pirates terrorisent les navires de l'océan Indien. Ses islamistes, les shebab, qui se réclament de l'idéologie d'Al-Qaeda, contrôlent tout le sud du pays et une bonne partie de la capitale, Mogadiscio. Et au début décembre, un attentat a tué 24 personnes dans un quartier de la capitale pourtant considéré sécuritaire. Réputée pour être le pays le plus dangereux au monde, la Somalie ne montre aucun signe d'apaisement.

 

4. Le Yémen dans la ligne de mire

Ses rebelles chiites du Nord et du Sud ont l'appui de l'Iran. La guerre civile qu'ils mènent contre le gouvernement central de Sanaa a même débordé en Arabie Saoudite. Mais par-dessus tout, Al-Qaeda y a installé la base de ses activités terroristes dans le Moyen-Orient et dans le monde. Depuis l'attentat raté du 25 décembre, le Yémen est devenu LA nouvelle destination à la mode... pour la chasse au terroriste.

 

5. La faim sans fin

Les objectifs adoptés depuis 10 ans pour combattre la faim dans le monde sont abandonnés alors que 1,2 milliard de personnes souffrent de la faim sur la planète. Pour Olivier de Schutter, rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation, «toutes les conditions pour une nouvelle crise alimentaire dans un ou deux ans sont réunies».

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