D'est en ouest, les capitales du monde ont fêté successivement le passage à la Nouvelle Année dans l'espoir que 2010 soit plus pacifique et prospère que la tumultueuse 2009.

L'Océanie a plongé la première dans la nouvelle décennie tôt vendredi, tournant le dos à une année 2009 marquée par les effets dévastateurs de la crise financière mondiale, mais aussi par les conflits armés et les attentats terroristes.

A Wellington (Nouvelle-Zélande), le passage au Nouvel An a été rythmé par les bals, les concerts et les spectacles pyrotechniques.

En Australie, les traditionnels feux d'artifice ont illuminé la baie de Sydney et son célèbre pont. Plus d'un million de personnes étaient venues admirer les explosions de pourpre et d'indigo. Comme pour conjurer le mauvais sort et faire oublier la grisaille du ciel d'été, il avait été demandé à la foule rassemblée autour du port de porter du bleu, la couleur du feu d'artifice tiré au-dessus du fameux Harbour Bridge.

«Sydney est une ville sentimentale, sexy et sophistiquée. Elle veut réveiller l'esprit qui sommeille en elle pour l'année à venir», a expliqué Rodha Roberts, le metteur en scène de ces festivités.

Dans son message du Nouvel An, le Premier ministre australien Kevin Rudd a insisté sur les côtés positifs de l'année écoulée, soulignant notamment que 2009 avait vu l'arrivée du premier noir à la Maison Blanche. Il a rappelé les efforts de la communauté internationale pour répondre à la crise financière mondiale et au réchauffement climatique. «Le grand message de 2009 est ceci: parce que nous avons tous connu cela ensemble, nous avons tous travaillé ensemble», a déclaré Kevin Rudd.

Malgré les festivités de circonstance, la menace terroriste continuait de planer après l'attentat manqué sur un vol Amsterdam-Detroit de la Northwest Airlines le 25 décembre.

Le Premier ministre britannique Gordon Brown a fait allusion à cette tentative de faire sauter un avion le jour de Noël et aux attentats du 11 septembre 2001. «Fin décembre, un événement est venu nous rappeler qu'en cette fin de décennie, tout comme en son début, une menace terroriste met notre sécurité en danger et nous impose d'affronter Al-Qaïda et les talibans, à l'épicentre du terrorisme mondial», a-t-il déclaré.

Le gouverneur de l'île indonésienne de Bali a dit craindre une attaque le soir de la Saint-Sylvestre. Dans un communiqué relayé par l'ambassade des Etats-Unis à Djakarta, Mangku Pastika explique qu'il y a «des indications d'un attentat contre Bali ce soir» et appelle à la vigilance. Sa mise en garde survient huit ans après le double attentat qui avait frappé l'île et six mois après un autre double attentat-suicide contre des hôtels de luxe de Djakarta.

Pour la Nouvelle Année, de nombreux Japonais se sont rendus dans des temples bouddhistes. Au Zozoji, l'un des plus anciens de Tokyo, des milliers d'entre eux ont lâché des ballons remplis d'hélium. L'ambiance était différente dans le quartier de Shibuya, très fréquenté par les jeunes, où des fêtards chantaient. Les 12 coups de minuit ont été accueillis par des sauts et des embrassades.

Aux Philippines, les appels à la prudence lancés par les autorités n'ont pas suffi pour empêcher le traditionnel déchaînement de pétards et autres feux d'artifice artisanaux. Selon le ministre de la Santé Francisco Duque, le bilan s'élevait en début de soirée à 230 blessés et risquait fort de doubler au passage de minuit.

Influencés par la tradition chinoise, les Philippins pensent que fêter le Nouvel An bruyamment éloigne la malchance et le malheur.

A Pékin, le président Hu Jintao devait s'adresser au peuple chinois pour l'occasion mais aucune cérémonie officielle n'était programmée. La Chine fêtera le Nouvel An en février.

La Thaïlande a de son côté interdit tout tir de feux d'artifice sur son territoire après l'incendie qui avait fait 66 morts dans une discothèque de Bangkok le 31 décembre 2008.

En Afghanistan et au Pakistan, où se succèdent des attentats meurtriers revendiqués par les talibans, l'heure était plus au deuil qu'à la fête en ce dernier jour de 2009. De plus, ces pays suivent le calendrier islamique.

La Turquie espérait éviter les violences de l'année dernière. Le gouverneur d'Istanbul, Muammer Guler, a ainsi fait état du déploiement de 2.000 policiers, certains déguisés en pères Noël, autour de la place Taksim, haut lieu des festivités stambouliotes.

Le gros de la ferveur était attendu sur les continents européen et américain.

A Paris, la Tour Eiffel, qui fêtait ses 120 ans, a marqué pour la première fois de son histoire la nouvelle année en s'illuminant de toutes les couleurs. Au moins 50.000 personnes s'étaient massées sur la place du Trocadéro et du Champ de Mars, selon la préfecture de police de Paris, pour assister à ce spectacle de sons et lumières d'une vingtaine de minutes. Après un compte à rebours où elle a semblé s'éteindre un peu plus à chaque seconde, la Dame de Fer s'est mise à scintiller à minuit.

Plus de 8.000 policiers et militaires étaient déployés dans et autour de la capitale française pour éviter les troubles, notamment les incendies de voitures.

A Madrid, les fêtards ont bravé le froid et les éclaboussures de cava pour se rassembler sur la place Puerta del Sol afin de marquer le passage à la nouvelle année de façon typiquement espagnole: en mangeant un grain de raisin pour chacun des 12 coups de minuit. Les tintements des cloches étaient retransmis en direct à la télévision, comme chaque année.

Un spectacle sons et lumières a alors commencé, tandis que les mots «Présidence espagnole de l'Union européenne» illuminaient la place madrilène. Des images des 27 pays membres de l'UE ont été projeté sur la façade de la poste centrale.

Une heure plus tard à Londres, un feu d'artifice sera tiré dès que Big Ben aura sonné les 12 coups de minuit. Malgré les températures négatives, la foule des grands soirs se massait sur les rives de la Tamise pour y assister.

Plusieurs milliers de personnes étaient aussi attendues à Times Square au coeur de New York pour le traditionnel compte à rebours du Nouvel An.