L'ex-président du Venezuela, Rafael Caldera, qui a dirigé le pays avant de céder sa place à l'actuel président Hugo Chavez auquel il s'est opposé, est décédé jeudi à Caracas, à l'âge de 93 ans, des suites d'une longue maladie, a annoncé sa famille à une radio locale.

«Il nous a quittés le jour de Noël, cela faisait longtemps qu'il souffrait de la maladie de Parkinson qu'il a affrontée avec beaucoup de dignité», a déclaré son fils Andres Caldera Pietri à la radio privé Union Radio.

La famille de ce patriarche charismatique de la scène politique latino-américaine, issu de la démocratie-chrétienne, «ne va accepter aucun hommage du gouvernement» socialiste de M. Chavez, a-t-elle précisé.

Rafael Caldera avait été élu président à deux reprises, en 1969 avec le Parti démocrate-chrétien Copei, et en 1994. Pendant son second mandat, il avait gracié les militaires impliqués dans la tentative de coup d'Etat de 1992 menée par Hugo Chavez, qui a fondé à sa sortie de prison le parti Cinquième République lui permettant d'accéder ensuite à la présidence.

L'ancien chef d'Etat était né dans une famille catholique le 24 janvier 1916 à San Felipe, dans le nord-ouest du pays. Il avait fondé le Copei et signé le pacte qui a jeté les bases de la démocratie après la dictature de Marcos Perez Jimenez dans les années 50.

Juriste renommé, Rafael Caldera était considéré comme un «pacificateur» du pays, pour être parvenu à obtenir une trêve avec les groupes armés d'extrême gauche en guerre contre le gouvernement dans les années 60-70.

Eduardo Fernandez, un dirigeant du Copei, a qualifié l'ancien président de «héros civil de (la) démocratie» vénézuélienne.

«Caldera a représenté la réussite d'un Venezuela moderne, démocratique, le dialogue, le consensus, la recherche de la rencontre, le respect des minorités, le Venezuela que nous regrettons», a déclaré pour sa part Julio Borges, dirigeant du parti centriste Primero Justicia.