Un nombre record de 68 journalistes ont été tués dans le monde en 2009, dont 31 lors d'un massacre aux Philippines, a affirmé jeudi le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).

L'organisation de défense de la liberté de la presse basée à New York affirme qu'il s'agit du bilan annuel le plus élevé jamais recensé, précisant que 20 autres décès font l'objet d'une enquête pour déterminer s'ils sont liés à la profession des victimes. 42 journalistes avaient été tués l'an dernier selon le CPJ. Le précédent record remontait à 2007, avec le décès de 67 journalistes, en grande partie en raison des violences en Irak.

«Cela a été une année de dévastation pour le monde médiatique, mais la violence confirme aussi des tendances à long terme», a commenté le directeur du CPJ, Joël Simon.

«La plupart des victimes étaient des reporters locaux couvrant des informations dans leur propre communauté. Les auteurs sont partis du principe, vu les précédents, qu'ils ne seraient jamais punis. Que les meurtres aient eu lieu en Irak ou aux Philippines, en Russie ou au Mexique, changer cette perception est la clé pour réduire ce bilan», a-t-il ajouté.

Le bilan de 2009 a été considérablement alourdi par le massacre ayant eu lieu dans la province philippine de Maguindanao en novembre, 29 journalistes et deux de leurs assistants ayant figuré parmi les 57 victimes.

Il s'agissait des pires violences frappant les médias recensées par le CPJ, mais cela n'était pas inattendu vu le «climat d'impunité» régnant aux Philippines, remarque l'organisation.

Au cours de l'année, neuf journalistes ont également été tués en Somalie, en couvrant des conflits ou lors d'assassinats.

Quatre journalistes locaux ont été tués en Irak, le bilan le plus faible depuis l'invasion américaine en mars 2003. Quatre autres reporters ont été tués au Pakistan, et trois en Russie.

Seuls deux des journalistes tués en 2009 n'étaient pas des journalistes locaux, et neuf d'entre eux étaient des journalistes indépendants, selon le CPJ.