La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a exhorté hier l'Iran à libérer «le plus vite possible» trois randonneurs américains, arrêtés cet été au Kurdistan iranien et que Téhéran compte juger pour être «entrés illégalement» sur son territoire.

«Nous appelons les dirigeants iraniens à libérer ces trois jeunes gens le plus vite possible», a déclaré Mme Clinton à la presse.

Un peu plus tôt hier, son homologue iranien, Manouchehr Mottaki, avait annoncé que Shane Bauer, 27 ans, Sarah Shourd, 31 ans, et Josh Fattal, 27 ans, seraient «jugés» et qu'un «verdict (serait) prononcé», soulignant que leur interrogatoire se poursuivait.

Les trois Américains ont été arrêtés le 31 juillet après avoir pénétré sur le territoire iranien alors qu'ils faisaient une randonnée dans une région montagneuse du Kurdistan irakien.

En conférence de presse, M. Mottaki a dit que les trois Américains sont entrés sur le territoire iranien «avec des buts suspects».

«Ces trois jeunes gens qui sont détenus par les Iraniens n'ont absolument rien à voir avec quelque forme d'activités que ce soit visant l'État ou le gouvernement iraniens», a lancé Mme Clinton.

Le 9 novembre, le procureur général de Téhéran, Abbas Jafari Dolatabadi, avait affirmé que «l'accusation pesant sur les trois Américains arrêtés à la frontière entre l'Iran et l'Irak est l'espionnage».

Mais le lendemain, M. Mottaki avait affirmé que les trois randonneurs américains étaient seulement inculpés d'«entrée illégale» dans le pays.

«En fait, ils était partis en randonnée et, malheureusement, ils ont apparemment franchi la frontière», entre l'Irak et l'Iran, «qui n'est pas indiquée» à cet endroit-là, a fait valoir la secrétaire d'État américaine.

Cette affaire constitue un contentieux de plus entre Téhéran et Washington, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis la révolution islamique de 1979 et la prise en otages, pendant plus d'un an, d'une cinquantaine d'Américains travaillant à l'ambassade à Téhéran.

Elle intervient alors que les États-Unis sont accusés par l'Iran de vouloir contrôler son programme nucléaire, dont les Occidentaux redoutent, malgré les démentis iraniens répétés, qu'il ait des objectifs militaires.