Les alliés des États-Unis ont promis vendredi d'envoyer au moins 7.000 soldats de plus en Afghanistan, selon le secrétaire général de l'OTAN, répondant ainsi au voeu de la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton qui les a appelés à «finir le combat ensemble».

«Ils ont proposé environ 7 000 hommes et il y en aura d'autres», a déclaré Anders Fogh Rasmussen, en rendant compte d'une réunion des 28 ministres des Affaires étrangères de l'Alliance atlantique avec leurs 15 partenaires de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) en Afghanistan.

Avec les quelque 30.000 hommes annoncés mardi par le président américain Barack Obama, l'Isaf, que commande l'OTAN, «disposera d'au moins 37 000 soldats de plus en 2010 que cette année», a-t-il ajouté.

«C'est la solidarité à l'oeuvre», a estimé M. Rasmussen, alors que Mme Clinton est venue à Bruxelles chercher l'appui des Européens à la nouvelle stratégie américaine destinée à reprendre l'initiative face aux talibans.

M. Rasmussen n'a pas communiqué le détail de ces renforts, se contentant de préciser que 25 pays étaient concernés.

Mais, d'après les décisions rendues publiques par certaines capitales, on sait déjà que la moitié sont britanniques (1.200 hommes), italiens et géorgiens (1.000 chacun), sud-coréens (500) et slovaques (250).

Il faut y ajouter 800 autres soldats de pays qui, tout comme la Grande-Bretagne, ne retireront finalement pas les troupes qu'ils avaient envoyées à titre temporaire pour assurer la sécurité de l'élection présidentielle l'été dernier.

Ne figurent en revanche dans ce total aucun soldat allemand ou français. Les ministres allemand Guido Westerwelle et français Bernard Kouchner n'ont pas laissé planer le moindre doute à ce sujet.

M. Westerwelle a seulement indiqué que son pays était «prêt à faire plus pour la reconstruction civile, surtout en formant la police».

Paris et Berlin veulent attendre la conférence internationale sur l'Afghanistan organisée à Londres le 28 janvier avant de décider d'une éventuelle contribution supplémentaire et de sa nature, des instructeurs pour l'armée et la police afghanes selon toute probabilité.

Des responsables militaires de l'OTAN devraient faire le point sur les renforts lundi prochain au quartier général allié à Mons en Belgique.

Ce premier résultat devrait satisfaire Mme Clinton, car Washington souhaitait que ses alliés et partenaires complètent par des renforts d'environ 7.000 hommes sa propre décision d'envoyer 30.000 soldats supplémentaires (plus 3.000 en soutien logistique) en Afghanistan.

À Bruxelles, la secrétaire d'État américaine a insisté: «C'est notre combat, ensemble, et nous devons le finir ensemble».

«Nous sommes ensemble dans l'OTAN et dans l'Isaf parce que nous reconnaissons que notre sécurité est partagée, que nous avons une responsabilité collective», a insisté Mme Clinton, selon le texte de son intervention.

«Nous sommes ensemble, et nous ne pouvons réussir qu'ensemble», a-t-elle ajouté, tout en réaffirmant que «le besoin de troupes supplémentaires est urgent, mais leur présence ne sera pas indéfinie».

Elle a de nouveau justifié le choix de Barack Obama d'entamer le retrait de ses troupes à l'été 2011, qui a été contesté aux États-Unis et suscite la perplexité quant à son impact sur le terrain.

Toutefois, les discussions ne devraient pas porter seulement sur les effectifs, comme l'a souligné M. Westerwelle: «Un débat centré seulement sur la question de troupes supplémentaires n'est pas adéquat de notre point de vue», a-t-il dit.