Les croyances religieuses sont en hausse sur la planète, et elles jouent un rôle majeur dans la plupart des conflits contemporains.

Le constat est de l'ex-premier ministre britannique Tony Blair, qui participait hier, par vidéoconférence, au lancement d'un nouveau programme sur la foi et la mondialisation à l'Université McGill. Que fait au juste M. Blair dans cette galère? C'est que le nouveau programme est lancé en partenariat avec une fondation qu'il a mise sur pied après avoir quitté la politique - la Fondation pour la foi Tony Blair.

 

Depuis qu'il a démissionné de son poste de chef du gouvernement britannique, en juin 2007, Tony Blair multiplie les engagements politiques. Émissaire pour la paix au Proche-Orient, il a récemment brigué la présidence du Conseil européen - poste qui lui est finalement passé sous le nez. Il doit aussi comparaître, en janvier, devant la commission publique qui tente d'éclaircir les circonstances dans lesquelles l'Angleterre est entrée en guerre contre l'Irak, à l'époque où il dirigeait ce pays.

Mais parallèlement à ces préoccupations temporelles, Tony Blair, qui s'est converti au catholicisme en décembre 2007, s'intéresse aussi à la spiritualité. Sa fondation est vouée au dialogue interreligieux et à la façon d'exploiter ce que la religion offre de mieux, tout en neutralisant ses excès les plus nocifs.

«Un mythe»

«Dans les pays occidentaux, on croit que les nations deviennent moins religieuses à mesure qu'elles deviennent plus prospères, mais c'est un mythe», souligne Tony Blair. Il cite l'exemple de la Chine, où la pratique religieuse explose, pendant que le pays s'enrichit.

Tony Blair a pris bien soin de ne pas se prononcer sur des controverses d'actualité telles que le débat sur le port de la burqa en France, ou encore les accommodements raisonnables, au Québec. Tout au plus s'est-il risqué à déplorer le récent référendum au cours duquel les Suisses ont rejeté la construction de nouveaux minarets.

Il ne veut pas prononcer de jugements, mais estime que le phénomène religieux est aujourd'hui une force majeure que l'on ne peut se contenter d'ignorer. Le XXe siècle a été celui des idéologies, le XXIe est celui des religions. Et ces religions peuvent inspirer des actions humanitaires, mais aussi alimenter des guerres. «On ne peut ignorer le rôle de la religion dans le conflit du Proche-Orient», dit-il.

«Je ne peux pas imaginer qu'un leader moderne ignore la réalité des différentes confessions», plaide donc Tony Blair.

Sa fondation, ainsi que son partenariat avec l'Université McGill, visent à combler ce besoin d'information.