Londres a salué mercredi l'intervention «professionnelle» de Téhéran dans le dossier des cinq marins britanniques libérés après une semaine de détention, tandis que leurs familles exprimaient joie et soulagement.

«Je suis vraiment ravi que cela soit terminé pour eux et que l'on puisse déclarer l'affaire close»: le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband était visiblement très soulagé de la libération des cinq marins, annoncée mercredi tôt dans la matinée par Téhéran. «Je salue le fait que cela a été géré d'une manière professionnelle et franche par les autorités iraniennes», a-t-il déclaré, peu après que ses services confirment la liberté de mouvement des cinq marins britanniques, arrêtés le 25 novembre au large de l'Iran.

La décision de Téhéran est intervenue deux jours seulement après l'annonce de la capture, lundi par Londres. La joie est à la hauteur des craintes que les marins aient pu connaître le traitement réservé aux 15 militaires de la Royal Navy qui avaient été arrêtés dans le Golfe en 2007.

Pendant les 13 jours qu'avait duré leur détention, les 14 hommes et une femme avaient été montrés à la télévision iranienne, suscitant l'ire de Londres et d'autres capitales occidentales.

Le Foreign Office s'était ainsi empressé de souligner dès le début que les marins arrêtés le 25 novembre étaient des civils. «Comme je l'ai dit hier (mardi), il s'agit d'un dossier purement consulaire... Il ne s'est jamais agi d'un dossier politique», a ajouté M. Miliband, voyant dans le dénouement de la crise la preuve que «la diplomatie peut fonctionner».

L'arrestation des marins est en effet intervenue en plein regain de tensions provoqué par le programme nucléaire iranien contesté. Londres compte parmi les capitales les plus critiques à cet égard.

Les familles des marins ne cachaient pas non plus leur soulagement. Beverly Porter, mère de Luke Porter, 21 ans, évoquait son «exaltation», soulignant que l'affaire n'avait toujours été qu'un «pur malentendu».

«Il semble maintenant qu'ils aient eu des problèmes techniques avec le bateau. Ils n'ont jamais eu pour intention de se trouver là. Heureusement, l'Iran l'a perçu de cette façon», a-t-elle déclaré à la presse.

Nicola Drayton, fiancée d'un autre marin, Sam Usher, 26 ans, s'est également déclarée «transportée de joie». «Je meurs d'impatience de le voir rentré à la maison, sain et sauf», a-t-elle ajouté.

David Young, dont le fils Oliver était également détenu, s'était un peu plus tôt déclaré «très soulagé». «Nous pensions que cela serait réglé rapidement. C'était ce qu'on espérait».

Les cinq marins se rendaient de Bahreïn à Dubaï à bord d'un voilier de 18 mètres appartenant à la société Sail Bahrain du souverain de Bahreïn et qui devait participer à une régate à Dubaï. Selon des informations non confirmées, leur bateau aurait dérivé jusque dans les eaux iraniennes après une panne de vent et d'hélice, provoquant leur arraisonnement.

M. Miliband a confirmé mercredi matin que les marins avaient quitté l'île de Siri, îlot du Golfe où ils étaient détenus, et étaient «en route vers les eaux internationales».

Andrew Pindar, président de Sail Bahrain, a précisé qu'un navire était parti à leur rencontre avec à son bord un représentant de la société, chargé de raccompagner les marins.

«Nous sommes absolument enchantés», a déclaré M. Pindar, cité dans un communiqué diffusé à Londres, se félicitant en particulier du dénouement «rapide» de la crise.