Le prince Charles et sa femme Camilla seront à Montréal aujourd'hui pour une visite éclair. Mais connaissez-vous bien l'héritier du trône? Roi de la charité, excité par les orchidées, en guerre contre la déforestation et le réchauffement de la planète... Notre collaboratrice à Londres a tenté de cerner la véritable nature du prince Charles.

Ennemi de la presse. La folie médiatique des années Diana semble avoir marqué à vie cet homme privé. En 2005, alors qu'il s'entretenait avec des journalistes en compagnie de ses fils, dans les Alpes suisses, le prince Charles a murmuré: «Je déteste faire ça. Ces foutus gens! Je ne peux pas les supporter.»

 

Roi de la charité. Le prince Charles est un homme de causes. De l'artisanat afghan aux jeunes décrocheurs, en passant par les écoquartiers, il met la main à la pâte pour une vingtaine d'oeuvres. Son organisation caritative, un outil de lobbying selon des mauvaises langues, est la plus importante en Grande-Bretagne, avec des dons annuels de 230 millions de dollars canadiens.

Entrepreneur. Avant-gardiste, l'homme de 60 ans a lancé en 1990 Duchy Originals, une gamme de produits alimentaires bios. Toutefois, les profits de cette entreprise royale, donnés à ses oeuvres de bienfaisance, ont été réduits à néant en 2008 par la crise économique. La chaîne de supermarchés Waitrose est allée à sa rescousse cette année. Les biscuits préférés de la reine Élisabeth sont saufs pour le moment.

Ami du dalaï-lama. Le prince de Galles et le père spirituel des Tibétains avaient l'air de vieux amis lorsqu'ils se sont vus pour la quatrième fois en 2008. C'est bras dessus, bras dessous qu'ils sont entrés à Clarence House, la résidence du prince. «Le dalaï-lama est un homme adorable, une grande force pour le bien», a déjà dit le prince.

Amant de la nature. L'héritier du trône a déjà confié qu'il éprouve une «excitation réelle» quand il dénombre les orchidées de son jardin. Doit-on s'étonner qu'il fait campagne contre la déforestation de l'Amazonie? En 2007, il a comparé le changement climatique à la menace nazie avant la Seconde Guerre mondiale.

Amoureux. Tour à tour amour de jeunesse, maîtresse et femme du prince, Camilla Parker-Bowles a dicté les battements de son coeur depuis leur rencontre en 1970. Quelques années après la mort de Diana, il a déclaré que la présence de Camilla à ses côtés était «non négociable». Romantique, va!

Populaire. Et il n'est pas trop tôt! Il y a 10 ans, lorsque le prince a fait sa première sortie publique avec Camilla, sa cote de popularité était à son plus bas. En 2005, 42% des Britanniques préféraient son fils, le prince William, comme successeur au trône. En 2008, le prince Charles arrivait enfin en tête du sondage.

Élégant. Il a été nommé l'homme le mieux vêtu par le magazine Esquire en mars dernier, devant Brad Pitt et Barack Obama. Quatre décennies de vestons croisés et de chaussures bien cirées ont enfin porté leurs fruits.

Conservateur. «Si vous entourez les gens de beauté, ils vont l'entretenir.» C'est ainsi qu'il a expliqué sa préférence pour l'architecture classique en 2008. Il multiplie cependant les faux pas pour la préserver. Il a fait avorter un projet «désagréable» d'immeubles d'appartements modernes à Londres en juin dernier, un acte d'«ingérence féodale» selon des architectes.

Grande gueule. Des détracteurs voient d'un mauvais oeil les «ingérences» du futur roi, contraire à la neutralité prescrite à la famille royale. Ils ne sont pas au bout de leurs peines: la famille royale et le gouvernement sont en discussion pour lui permettre de poursuivre son militantisme et son travail de charité une fois couronné, selon son biographe officiel Jonathan Dimbleby.