Le prince Charles et sa femme, Camilla, sont arrivés à Terre-Neuve, hier, première étape de leur voyage de 10 jours au Canada. Mais malgré les soirées de gala et les flashs des appareils photo, les Canadiens semblent peu émus par la visite du couple princier. Au Québec, pour certains militants indépendantistes, l'héritier du trône britannique n'est carrément pas le bienvenu.

Selon un sondage de la firme torontoise Navigator, plus de 60% des Canadiens estiment que la monarchie constitutionnelle n'a plus sa place au pays. Et Charles, prince de Galles, souffre d'une piètre image auprès des sujets canadiens. Les résultats ont été qualifiés de «dévastateurs» par le journal britannique conservateur The Daily Telegraph.

 

C'est pourquoi la visite princière vise à mieux faire connaître aux Canadiens l'héritier du trône, en plus de leur présenter officiellement sa femme. Le tabloïd Daily Express écrit d'ailleurs que, «dans un effort de présenter Camilla comme partiellement canadienne», le couple doit visiter en Ontario un château qui a appartenu à son arrière-arrière-arrière-grand-père.

Le couple princier fera une visite éclair au Québec mardi prochain. Ce sera la première fois depuis 1976 que le prince de Galles vient au Québec.

En fin de matinée, il rencontrera le premier ministre Jean Charest, avant de rendre visite aux acrobates du Cirque du Soleil. Il sera à 15h20 au Biodôme, où le public pourra l'apercevoir à son arrivée et à son départ. Il terminera sa visite par une présentation des drapeaux du régiment Black Watch du Canada.

Des militants indépendantistes ont déjà fait savoir qu'ils allaient manifester contre sa présence au Québec. Le Réseau de résistance du Québécois appelle à un rassemblement devant la caserne du régiment Black Watch, rue de Bleury, à Montréal.

«On réserve une surprise pour fêter l'arrivée de Sa Majesté, a dit hier Ludovic Schneider, du RRQ. On l'attend de pied ferme.»

La Société Saint-Jean-Baptiste, si elle n'organise pas de manifestation de protestation, dit appuyer celles qui auront lieu. L'organisme demande au prince de Galles de présenter «des excuses au nom de la Couronne britannique pour l'ethnocide d'une grande partie du peuple issu de la Nouvelle-France». En conférence de presse, la Gendarmerie royale du Canada a indiqué qu'elle «travaille avec les corps de police locaux pour évaluer la menace», que les protestataires avaient le droit de s'exprimer et «qu'il y aurait intervention seulement s'il y a illégalité».