Le premier ministre indien Manmohan Singh a estimé jeudi qu'un «nouveau chapitre» était en train de s'ouvrir dans le processus de paix visant à clore deux décennies de violences dans la région du Cachemire administrée par l'Inde.

«Je crois qu'un nouveau chapitre s'ouvre dans le processus de paix dans la région et nous sommes en train de tourner une page», a déclaré le premier ministre lors d'une conférence de presse dans la capitale d'été du Cachemire indien, Srinagar.

«Nous voulons engager de sérieuses discussions avec chaque partie à condition qu'elles évitent le chemin de la violence», a-t-il ajouté, après avoir annoncé une série de mesures économiques pour relancer l'économie de la région.

Le mois dernier, le ministre indien de l'Intérieur, P. Chidambaram, avait proposé d'entamer «un dialogue calme» avec les groupes politiques séparatistes du Cachemire. La proposition avait été bien accueillie par les modérés mais rejetée par les tenants d'une ligne dure.

Les dirigeants séparatistes modérés dans cet État à majorité musulmane ont engagé plusieurs cycles de négociations avec New Delhi tandis que les plus radicaux sont opposés à toute discussion n'incluant pas le Pakistan.

L'Inde et le Pakistan, qui administrent chacun une partie du Cachemire, se sont menés deux guerres pour le contrôle de cette région de l'Himalaya.

Dans sa partie indienne, le Cachemire est secoué depuis 1989 par une insurrection séparatiste islamiste qui a fait plus de 47 000 morts en 20 ans et l'Inde soupçonne le Pakistan de servir de base aux militants.

La violence a cependant beaucoup baissé au Cachemire depuis le début d'un processus de paix entre l'Inde et le Pakistan, entamé en 2004. Mais l'Inde a suspendu le processus après les attaques terroristes de Bombay en novembre 2008, affirmant qu'elles étaient menées par des militants venant du Pakistan.