La Bosnie-Herzégovine a été élue jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU pour la période 2010-2011, pour la première fois de sa courte histoire, en même temps que le Brésil, le Gabon, le Liban et le Nigeria.

L'élection, par l'Assemblée générale en session plénière, a été annoncée par le président de cette instance, Ali Triki.

Elle s'est déroulée sans surprise, ces Etats étant seuls candidats aux cinq sièges non permanents à pourvoir dans leurs groupes géographiques respectifs.

Principal organe de décision de l'ONU, le Conseil de sécurité compte quinze membres, dont cinq permanents dotés du droit de veto (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie).

Les 10 autres sont élus chaque année par tranches de cinq par l'Assemblée générale - où siègent les 192 Etats membres de l'ONU - pour des mandats de deux ans.

La Bosnie-Herzégovine a été élue au seul siège est-européen qui était en jeu, remportant 183 voix. C'est une première pour ce pays, devenu indépendant en 1992.

Evoquant la guerre qui a ravagé la Bosnie de 1992 à 1995, son ministre des Affaires étrangères, Sven Alkalaj, a affirmé qu'au Conseil elle «ferait entendre fortement sa voix en faveur de la diplomatie préventive.»

Dans le groupe Afrique, le Gabon et le Nigeria ont obtenu respectivement 184 et 186 suffrages. C'est une première élection pour le Gabon, alors que le Nigeria a déjà siégé trois fois au Conseil, la dernière en 1994-95.

Dans le groupe Amérique latine-Caraïbes, le Brésil a recueilli 182 votes. Membre fondateur de l'ONU en 1945, le Brésil a déjà occupé neuf fois un siège au Conseil, la dernière en 2004-05. Puissance émergente, il est en outre en campagne depuis plusieurs années pour obtenir un siège permanent.

Enfin dans le groupe Asie, le Liban a obtenu 180 voix. Il n'a jusqu'ici siégé qu'une fois au Conseil, en 1953-54.

L'ambassadeur de France à l'ONU, Gérard Araud, a salué son élection. «La France se réjouit» de l'arrivée du Liban, qui «a surmonté la guerre civile et est en train de reconstruire ses institutions à l'intérieur et de consolider sa présence à l'extérieur», a-t-il dit à des journalistes.

Interrogé pour savoir s'il attendait du Liban une attitude plus modérée au Conseil que le pays qu'il remplacera, la Libye, M. Araud a répondu: «Le Liban a toujours été un pont entre l'Ouest et l'Est et je pense que ce sera encore son rôle au Conseil de sécurité».

«Nous sommes ravis de voir le Liban au Conseil de sécurité», a dit pour sa part le représentant permanent de la Palestine, Riyad Mansour.

Il a expliqué que des «points communs» existaient entre le Liban et sa communauté: «Ils (les Libanais) ont une frontière avec Israël et de nombreux réfugiés palestiniens, cela les rend très spéciaux à nos yeux».

Le Liban figure à l'ordre du jour permanent du Conseil de sécurité, en raison de conflits qui s'y sont déroulés. La Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul) est déployée dans le sud du pays depuis 1978 pour surveiller le retrait des forces israéliennes et contrôler la cessation des hostilités après la guerre de l'été 2006.

Les cinq nouveaux élus siégeront au Conseil à partir du 1er janvier, jusqu'au 31 décembre 2011. Ils y succèderont au Burkina Faso, au Costa Rica, à la Croatie, à la Libye et au Vietnam.

Les cinq autres membres non permanents, en place jusqu'au 31 décembre 2010, sont l'Autriche, le Japon, le Mexique, l'Ouganda et la Turquie.