L'ancien président sud-africain Nelson Mandela a écrit au gouvernement écossais pour exprimer son soutien quant à sa décision de libérer pour raisons de santé Abdelbaset al-Megrahi, le Libyen condamné pour l'attentat de Lockerbie en 1988, a-t-on appris dimanche de source officielle.

Le prix Nobel de la paix a envoyé vendredi, par l'intermédiaire de sa Fondation Nelson Mandela, une lettre au gouvernement écossais dans laquelle il approuve la libération pour raisons médicales, le 20 août, d'Abdelbaset Ali Mohamed al-Megrahi, a indiqué un porte-parole du gouvernement.

«M. Mandela est sensible à la décision de libérer M. Megrahi pour raisons de santé», dit cette lettre, écrite par le professeur Jakes Gerwel, président de la Fondation Mandela.

M. Mandela avait contribué à faire accepter par la Libye que Megrahi soit jugé, à partir de 2000, par un tribunal délocalisé aux Pays-Bas mais sous juridiction écossaise, et avait depuis continué à s'intéresser au dossier, souligne la lettre.

«La décision de libérer (Megrahi) maintenant et de l'autoriser à rentrer en Libye, correspond à ses voeux», ajoute-t-elle.

Le premier ministre écossais Alex Salmond s'est félicité d'avoir reçu le soutien de M. Mandela, alors que la décision de libérer Megrahi avait été fortement critiquée aux États-Unis en particulier, d'où étaient originaires la plupart des victimes de l'attentat de Lockerbie.

Megrahi, qui est rentré immédiatement en Libye après sa libération par les autorités écossaises, est atteint d'un cancer de la prostate en phase terminale et n'aurait plus que trois mois à vivre selon les médecins.

Le Libyen avait été condamné en 2001 à la prison à vie avec une peine de sûreté de 27 ans pour l'explosion d'un avion de la compagnie américaine Pan Am le 21 décembre 1988 au-dessus du village écossais de Lockerbie, qui avait tué 270 personnes.