Le président américain Barack Obama s'est déclaré favorable à s'engager avec Damas tout en se déclarant «troublé» par certains aspects de la conduite de la Syrie dans un entretien accordé à la chaîne de télévision britannique Sky News qui doit être diffusé dimanche.

Dans cette interview, le président Obama se dit prêt à accepter une invitation à se rendre dans la capitale syrienne pour un face-à-face avec le président Bachar al-Assad.

«Nous avons commencé à voir quelque contacts diplomatiques se nouer entre les États-Unis et la Syrie», a indiqué le président Obama dans cette entrevue enregistrée alors qu'il effectuait sa visite au Ghana.

«Il y a des aspects de la conduite syrienne qui nous troublent», a-t-il cependant poursuivi, «et nous pensons que la Syrie peut jouer un rôle beaucoup plus constructif sur bon nombre de questions.»

«Mais comme vous le savez, je crois à l'engagement et mon espoir est qu'on peut continuer à assister à des progrès dans ces domaines», a ajouté Barack Obama.

Au début du mois de juillet, le président Bachar al-Assad avait invité son homologue américain à venir le rencontrer en Syrie afin de discuter des problèmes du Moyen-Orient, dans un entretien exclusif avec la chaîne britannique Sky News.

«Il serait le bienvenu en Syrie, absolument. Je suis très clair à ce sujet», avait-il alors déclaré.

L'invitation informelle du président Assad avait été lancée après l'annonce par les États-Unis en juin dernier qu'ils allaient envoyer un nouvel ambassadeur en Syrie après quatre ans d'absence.

La précédente administration Bush avait rappelé l'ambassadeur américain à Damas après l'assassinat de l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005, pour lequel le régime syrien avait été pointé du doigt.

La Syrie, à qui les États-Unis avaient imposé des sanctions économiques en 2004, était décrite par George W. Bush comme un «État voyou», alors que le nouveau président américain voit en elle une des clés de la paix au Proche-Orient.

L'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, s'était rendu le 14 juin à Damas pour y rencontrer Bachar al-Assad. Il avait qualifié ses entretiens de «sérieux et productifs», rappelant que «l'objectif du président (Obama) a toujours été, depuis le début, une paix globale dans la région».