Le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir lundi après-midi pour évoquer la Corée du Nord qui, malgré l'alourdissement il y a moins d'un mois des sanctions onusiennes à son encontre, a de nouveau effectué une série de tirs de missiles.

Les 15 membres du Conseil devaient se réunir en début d'après-midi à 16H00 locales, a indiqué un porte-parole de l'ambassadeur ougandais à l'ONU Ruhakana Rugunda, qui exerce ce mois-ci la présidence tournante du Conseil.

Le Conseil a été saisi par le Japon, sur les dents à chaque regain de tension avec Pyongyang en raison de sa proximité géographique et du passif entre les deux pays.

La Corée du Nord a tiré jeudi dernier quatre missiles dont la portée a été estimée à 120 kilomètres. Samedi, jour de la fête nationale américaine, elle a tiré sept autres missiles d'une portée comprise entre 400 et 500 kilomètres, selon le ministère sud-coréen de la Défense.

Ces nouveaux tirs, immédiatement condamnés par la communauté internationale, ne constituent pas une surprise et avaient été anticipés par les services de renseignements américain ou sud-coréen.

Dimanche, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a souligné que ces essais constituaient des violations flagrantes de résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.

Ces activités «ne contribuent absolument pas» à la reprise des négociations multilatérales (Corée du Nord, Corée du Sud, Chine, Japon, Russie, États-Unis) sur le démantèlement de l'arsenal nucléaire nord-coréen, a-t-il dit.

«C'est profondément regrettable, et je suis préoccupé par tout ce que la RPDC (République populaire démocratique de Corée, ndlr) est en train de faire», a ajouté le secrétaire général.

Pour les États-Unis, «la Corée du Nord devrait éviter toute action pouvant aggraver les tensions et se concentrer sur les négociations de dénucléarisation», avait auparavant indiqué samedi le porte-parole du Département d'État Karl Duckworth.

Le vice-président américain Joseph Biden a estimé pour sa part dimanche sur la chaîne ABC que les nouveaux tirs avaient pour but d'«attirer l'attention» alors que ce pays est confronté à un isolement international croissant.

«C'est presque devenu un comportement prévisible», a-t-il ajouté. «Cela ressemble à un comportement presque destiné à attirer l'attention».

La Corée du Nord s'est engagée ces derniers mois dans une escalade qui a culminé quand elle a effectué, le 25 mai, son deuxième essai nucléaire depuis 2006.

Cet essai, suivi de plusieurs tirs de missiles, a été condamné le 12 juin par le Conseil de sécurité de l'ONU qui a alourdi les sanctions déjà en vigueur contre Pyongyang.

La résolution 1874, adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité, prévoit un système renforcé d'inspection des cargaisons aériennes, maritimes et terrestres à destination ou en provenance de Corée du Nord, y compris en haute mer, et un élargissement de l'embargo sur les armes.

La Corée du Nord a vivement réagi à ces sanctions, en affirmant qu'abandonner ses ambitions atomiques était devenue «chose impossible».