Nicolas Sarkozy a annoncé hier l'organisation d'un référendum sur un statut d'autonomie pour la Martinique, avant de mettre le cap sur la Guadeloupe, quatre mois après les troubles sociaux qui ont secoué les deux îles des Antilles françaises.

Le chef de l'État a pris soin de préciser les limites de l'exercice: «Il ne s'agit pas d'organiser, à mes yeux subrepticement, un je ne sais quel largage de la République. Le débat qui est ouvert est celui du juste degré d'autonomie», a-t-il expliqué.

 

Le président français s'est rendu ensuite en Guadeloupe, qui s'était embrasée pendant l'hiver dans un mouvement de grève générale de 44 jours.

Le mouvement, qui s'était achevé par des promesses de hausses de salaire, s'était propagé en Martinique.

Les habitants des deux îles se plaignaient du coût de la vie, et plus généralement de la répartition des richesses qui, selon eux, est encore massivement aux mains des descendants blancs des colons. En Martinique, et plus encore en Guadeloupe, le mouvement social révélait aussi des tensions raciales.

Nicolas Sarkozy, qui a baptisé l'aéroport de Fort-de-France du nom du poète et homme politique martiniquais Aimé Césaire, a précisé qu'il consulterait la population martiniquaise, selon des modalités et un calendrier qui devraient être précisés d'ici «fin septembre, début octobre».

Il a affirmé qu'il ne s'agissait pas d'octroyer aux deux îles un statut d'indépendance. «Tant que je serai président de la République, la question de l'indépendance de la Martinique, c'est-à-dire de sa séparation d'avec la France, ne sera pas posée», a-t-il insisté.

Consultés en 2003 par référendum, les électeurs de Martinique, tout comme ceux de la Guadeloupe, avaient refusé à une courte majorité (50,48%) l'instauration d'une collectivité unique. «Je pense que, depuis, les esprits ont évolué», a jugé hier Nicolas Sarkozy.

La Guadeloupe et la Martinique sont actuellement deux départements d'outre-mer distincts. Le taux de chômage est d'environ 22% à la fois pour la Guadeloupe (450 000 habitants) et la Martinique (environ 400 000 habitants).