La Maison-Blanche a paru regretter, vendredi, l'absence de la reine Elizabeth II au côté du président Barack Obama aux commémorations du Débarquement en Normandie.

Le porte-parole de M. Obama, Robert Gibbs, s'est efforcé de ne pas être impliqué dans une quelconque querelle sur l'absence de la souveraine aux cérémonies du 65e anniversaire du débarquement allié le 6 juin.

«Nous ne sommes pas chargés de la liste des invités, ça, je peux vous l'assurer», a-t-il dit devant la presse.

Mais, a-t-il fini par ajouter, «je pense que le fait que sa contribution et sa présence seraient importantes ne fait aucun doute».

Un article du tabloïde britannique Daily Mail affirmant cette semaine que la reine était furieuse et «frustrée» de ne pas avoir été invitée n'est pas passé inaperçu aux États-Unis, une dizaine de jours avant le voyage de M. Obama en Normandie.

Devant ce qui risquait de passer pour un affront fait à la reine, le porte-parole du gouvernement français, Luc Chatel, avait rapidement souligné après la publication du Daily Mail que la reine était «naturellement» la bienvenue.

Il avait renvoyé la balle dans le camp des Britanniques en déclarant que les commémorations de 2009 étaient au départ une affaire franco-américaine, mais que les Britanniques avaient souhaité être de la partie; ils avaient donc été invités, et c'était à eux qu'il appartenait de décider du niveau de leur représentation.

C'est le premier ministre britannique Gordon Brown qui est annoncé en Normandie.

Le palais de Buckingham a indiqué jeudi qu'aucun membre de la famille royale ne participerait aux commémorations, faute d'invitation officielle, mais a démenti toute colère et toute frustration.

L'affaire est d'autant plus délicate qu'Elizabeth II passe pour le dernier chef d'État encore en vie à avoir porté l'uniforme pendant la Seconde Guerre mondiale, que les Britanniques ont payé un lourd tribut le jour J et que la première visite de M. Obama sur les plages du débarquement risque d'avoir un retentissement considérable.