Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné le nouvel essai nucléaire effectué par la Corée du Nord et décidé de préparer une résolution qui pourrait comporter de nouvelles sanctions à l'égard de Pyongyang.

«Les membres du Conseil ont exprimé leur ferme opposition et leur condamnation de l'essai nucléaire effectué le 25 mai 2009 par la Corée du Nord, qui constitue une claire violation de la résolution 1718», a déclaré à la presse l'ambassadeur de Russie Vitaly Tchourkine, au nom du Conseil qu'il préside en mai.

Ils ont décidé «de commencer immédiatement à travailler à une résolution du Conseil sur ce sujet», a ajouté M. Tchourkine à l'issue d'une réunion de consultations convoquée d'urgence à la demande du Japon après l'essai nucléaire nord-coréen.

Ils «exigent» que la Corée du Nord s'acquitte pleinement de ses obligations aux termes des résolutions du Conseil», ajoute la déclaration, dont l'adoption a nécessité l'unanimité des 15 membres du Conseil de sécurité.

Plusieurs diplomates occidentaux ont ensuite indiqué, parfois à mots couverts, leur souhait que la future résolution comporte des sanctions nouvelles à l'encontre du régime communiste de Pyongyang.

«La résolution devra contenir de nouvelles sanctions venant s'ajouter à celles déjà adoptées» par le Conseil, a ainsi déclaré l'ambassadeur de France adjoint, Jean-Pierre Lacroix.

«Il est important que le comportement de la Corée du Nord, cette grave provocation qui a pris la forme d'un essai nucléaire, ait un prix», a-t-il ajouté.

M. Lacroix s'est refusé à préciser de quelles sanctions il pourrait s'agir, affirmant que ce serait déterminé par les négociations au sein du Conseil.

L'ambassadrice des Etats-Unis, Susan Rice, a elle aussi souhaité «des mesures fortes» mais sans prononcer le mot de sanctions.

«Nous pensons que cela doit être une résolution forte, avec un contenu d'une fermeté appropriée, mais tant que le processus de négociations n'est pas achevé, il serait prématuré de dire quel en sera le contenu», a-t-elle déclaré.

Les Etats-Unis estiment que le nouvel essai nucléaire nord-coréen est «une grave violation du droit international et une menace à la paix et à la sécurité internationale, et ils chercheront donc à obtenir une résolution forte avec de fortes mesures», a ajouté Mme Rice.

L'ambassadeur du Japon, Yukio Takasu, a affirmé que l'essai nucléaire nord-coréen constituait «une menace directe à la sécurité du Japon et de l'Asie».

Interrogé sur le contenu de la future résolution, il s'est lui aussi refusé à entrer dans les détails. Il a rejeté l'idée que la résolution puisse constituer une «punition» vis-à-vis de Pyongyang, préférant employer le mot de «conséquence» de son acte.

La Corée du Nord a annoncé lundi avoir effectué «avec succès» un nouvel essai nucléaire.

La plupart des grandes capitales ont condamné cet essai comme étant une violation de la résolution 1718 du Conseil de sécurité. Cette résolution, adoptée en octobre 2006 après un premier essai, interdisait à Pyongyang tout nouvel essai nucléaire ou tir de missile.

Le Conseil de sécurité avait condamné le 13 avril un tir de fusée balistique effectué le 5 du même mois par la Corée du Nord et avait renforcé le régime de sanctions mis en place à son encontre en 2006.

Ces sanctions consistent en un gel des avoirs financiers à l'étranger de trois compagnies nord-coréennes, dont une banque, pour leur implication dans les activités balistiques de Pyongyang, ainsi que de leurs filiales, ce qui affecte au total onze entités.

En réponse à cette condamnation et à ces mesures, Pyongyang avait annoncé son retrait des négociations à Six (Russie, Corée du Nord et Corée du Sud, Etats-Unis, Japon et Chine), l'arrêt de sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et la réactivation de ses installations nucléaires.