Nicolas Sarkozy arrive ce lundi pour une courte visite à Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, où il inaugurera mardi une base militaire française, alors que de grands groupes français négocient toujours d'énormes contrats pour la vente d'avions Rafale ou de centrales nucléaires.

La base française d'Abou Dhabi, la première base permanente installée par la France depuis une quarantaine d'années, sera essentiellement navale.

Elle sera installée à quelques encablures des côtes iraniennes et constitue un signal envoyé à Téhéran, qui persiste à ne pas renoncer à son programme nucléaire. «La crise iranienne (...) est l'une des plus grave menaces qui pèse sur la sécurité du monde», affirme le président français dans un entretien publié lundi par l'agence de presse officielle des Emirats WAM.

Les autorités iraniennes doivent «choisir entre le retour dans la communauté internationale et l'isolement croissant», menace M. Sarkozy. Un diplomate français présente d'ailleurs la nouvelle base émiratie comme un élément de «dissuasion».

Ce sera aussi un moyen de renforcer la lutte contre les pirates qui sévissent dans l'océan Indien à partir de la Somalie et de protéger les routes du pétrole, a expliqué lundi le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, arrivé sur place avant Nicolas Sarkozy. Elle sera située à proximité immédiate du Golfe d'Ormuz, par lequel transite environ 40% du commerce mondial de pétrole.

Ces sujets devaient être à l'ordre du jour des discussions entre Nicolas Sarkozy et le prince héritier Mohammed ben Zayed al-Nahyan, qui dînent ensemble lundi soir.

La visite de Nicolas Sarkozy dans un pays qui est un très bon client des entreprises française sera aussi marquée par les importantes négociations commerciales en cours, même si aucun gros contrat ne devrait être signé dans l'immédiat.

Les Émirats sont en train de plancher sur l'attribution d'un contrat en vue de la construction de 12 à 16 centrales nucléaires pour un montant d'environ 40 milliards de dollars. Total, GDF-Suez et Areva se sont associés pour proposer leurs services, mais sont en concurrence avec des offres d'entreprises américaines et coréennes.

Autre négociation en cours, celle sur le renouvellement des avions de combats de l'armée de l'air des Émirats, qui se sont dits intéressés par l'achat d'une soixantaine de Rafale. Dassault, dont quatre dirigeants figurent dans la délégation emmenée par Nicolas Sarkozy, a confirmé qu'aucun contrat n'était imminent.

Le président français doit aussi participer mardi à une cérémonie concernant le lancement symbolique de la construction d'une succursale du musée du Louvre à Abou Dhabi.