C'est à faire pâlir de jalousie les chefs d'État du monde entier!

Tandis que l'économie chilienne entre en récession et que le chômage grimpe, la cote de popularité de la présidente Michelle Bachelet dépasse les 65%. Il s'agit de son plus haut score dans les sondages depuis son arrivée au pouvoir il y a trois ans.

«C'est dû à notre gestion économique, souligne la présidente, qui fait aujourd'hui son discours annuel au Congrès. Nous avons économisé en période de prospérité, nous dépensons maintenant en temps de vaches maigres.»

 

En janvier, le gouvernement a lancé un plan de soutien à l'économie de plus de 4,5 milliards de dollars CAN. Cela représente 2,8% du PIB, soit la dépense publique le plus élevée au monde réalisée en ces temps de crise après l'Arabie Saoudite. Une grande partie a été distribuée sous forme d'aide directe aux familles.

Débuts difficiles

Cette socialiste charismatique, chaleureuse et proche des Chiliens n'a pourtant pas toujours joui de ce soutien. Si elle a été élue en 2006 avec plus de 53% des voix, la pédiatre aura vécu deux premières années difficiles.

Les manifestations étudiantes en mai et en juin de la même année, puis la mise en marche catastrophique et extrêmement onéreuse, l'année suivante, du système de transports publics de la capitale lui ont valu des salves de critiques.

«Si elle s'est sortie de ce marasme, c'est parce qu'elle a bénéficié d'un prix record du cuivre, l'or rouge sur lequel reposent l'économie chilienne et les finances de l'État», explique Tomas Mosciatti, directeur de la radio nationale Bio-Bio.

Elle a utilisé ces fonds pour renforcer le système de protection sociale chilien, ce qui a constitué la marque de son gouvernement. Elle a fait tripler le nombre de garderies gratuites, afin de permettre aux femmes de travailler, a mis en place la loi sur la sous-traitance, qui met fin aux abus des grandes entreprises, et, surtout, elle a réformé les retraites. Désormais, tous les Chiliens ont droit à une retraite, même les femmes au foyer.

Sa popularité pourrait ne pas suffire à assurer la victoire de sa coalition à l'élection présidentielle de décembre prochain. Le candidat de droite, le millionnaire Sebastian Pinera, est en tête des sondages depuis des mois. Après 20 ans de pouvoir de la même coalition, les Chiliens réclament du changement.