De nouveaux heurts violents ont opposé pendant plusieurs heures vendredi les forces de l'ordre et des militants anti-Otan aux abords de leur camp autogéré en périphérie sud de Strasbourg, au cours desquels deux gendarmes ont été légèrement blessés.

La veille, de premiers affrontements avaient entraîné l'interpellation de 300 personnes, dont la quasi-totalité ont été relâchées.

L'impressionnant dispositif policier mis en place pour le sommet de l'Alliance atlantique est parvenu vendredi à contenir les multiples tentatives des protestataires de s'approcher du centre-ville.

A Baden-Baden aussi, une manifestation anti-Otan a été entièrement contrôlée par les autorités allemandes.

Deux gendarmes français ont été légèrement blessés dans les affrontements de Strasbourg, selon la gendarmerie.

Pris pour cible par des jeunes encagoulés alors qu'ils progressaient derrière des gendarmes mobiles pour filmer la scène, ils ont été atteints par un tir de pétard ou de fusée et ont été transférés à l'hôpital, mais leur état n'inspire pas d'inquiétude.

Selon un porte-parole d'un groupe anti-Otan interrogé par l'AFP, tout est parti d'un convoi d'une centaine de manifestants grimés en clowns refoulés vers le campement, alors qu'ils tentaient de se rapprocher du centre de Strasbourg.

Une centaine de «Black Blocks», des militants radicaux, ont alors érigé à l'entrée du campement une barricade avec des poubelles, des conteneurs et des poteaux en bois auxquels ils ont mis le feu.

Ils ont ensuite jeté des galets et des poteaux enflammés sur les gendarmes. Ceux-ci ont chargé à plusieurs reprises et répliqué à coup de lances à eau et de gaz lacrymogènes.

Une centaine de gendarmes ainsi que trois véhicules équipés de lances à eau mis à disposition par la police allemande ont été mobilisés pendant ces heurts qui se sont terminés en début de soirée.

Tout au long de la journée, les gendarmes mobiles et les policiers ont soigneusement évité tout contact direct avec les manifestants, ne procédant à aucune interpellation.

Dans la ville allemande de Baden-Baden, qui accueillait vendredi soir le dîner des 28 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Otan, quelque 500 à 800 manifestants, selon la police et les organisateurs, ont défilé pour leur part en bon ordre et sans heurts, derrière une banderole ornée d'un gros poisson et proclamant «NATO geht Baden Baden» (un jeu de mot signifiant «l'Otan fait naufrage»).

«Soixante ans c'est trop, non à l'Otan», scandaient les militants, dont de nombreux jeunes drapés dans des drapeaux arc-en-ciel.

Très étroitement encadrés par des milliers de policiers anti-émeutes, casqués et équipés d'uniformes de protection --3000 policiers au total étaient déployés dans la petite ville thermale--, les manifestants se sont vu interdire de s'approcher du centre-ville où la chancelière Angela Merkel a reçu dans l'après-midi le président américain Barack Obama.

Une manifestation «monstre» doit rassembler des milliers de manifestants le long du Rhin samedi, à l'issue du sommet, à Strasbourg. Les collectifs anti-Otan attendent de 30000 à 60000 manifestants.