Le président américain Barack Obama a appelé mercredi à un front uni contre la crise à la veille du sommet du G20 à Londres, après les critiques du président français Nicolas Sarkozy à l'égard du projet de communiqué final et tandis que des manifestations dégénéraient en violences.

Des échauffourées sporadiques ont éclaté en plein coeur de la City, quartier des affaires londonien, lors d'une manifestation autrement pacifique d'environ 4000 personnes, selon la police.

Un petit groupe de manifestants encagoulés ont brisé des vitres de locaux de la banque RBS, certains réussissant à pénétrer dans les bureaux avant d'être rapidement refoulés par la police anti-émeute installée dans l'édifice, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les mots «Voyou» et «Contre l'inflation: mangez les riches» ont été tagués sur la façade de la banque, fermée pour l'occasion. La police a confirmé «un certain nombre» de violences envers ses agents, au nombre de 10.000 sur les deux jours menant au sommet de jeudi. Une vingtaine de personnes ont été interpellées mais aucun blessé n'a été observé.

Pendant ce temps, le président américain Barack Obama, qui effectue sa première tournée en Europe en tant que chef d'État, appelait à gommer les divergences apparues à l'approche du sommet des vingt principaux pays industrialisés et émergents.

«Nous avons la responsabilité de coordonner nos actions et de nous concentrer sur les points communs et non sur des divergences épisodiques», a-t-il déclaré à l'issue d'un entretien avec le premier ministre britannique Gordon Brown à Downing Street.

Quelques heures auparavant, le président français Nicolas Sarkozy avait une nouvelle fois critiqué les projets de communiqué final du G20. Ces derniers «ne conviennent ni à l'Allemagne, ni à la France», a-t-il déclaré, demandant une nouvelle fois un renforcement de la réglementation des paradis fiscaux et des fonds spéculatifs.

Revenant sur les propos, mardi, de sa ministre de l'Economie Christine Lagarde qui avait affirmé que Nicolas Sarkozy n'hésiterait pas, si nécessaire, à quitter la table des discussions, le président a ajouté: «la politique de la chaise vide marquerait un échec qui serait celui du sommet, je ne veux pas croire qu'on arriverait à ça».

M. Obama a reconnu: «Nous n'allons pas nous entendre sur tous les points» mais a estimé que le sommet ne pouvait pas se permettre des «demi-mesures».

Gordon Brown a dit s'attendre à des «négociations dures» mais s'est dit «persuadé» que Nicolas Sarkozy ne claquerait pas la porte.

S'exprimant juste avant de gagner Londres, M. Sarkozy a assuré que lui et M. Brown avaient dans un entretien téléphonique «réaffirmé leurs positions pour plus de régulation financière et leur attitude très ferme sur les paradis fiscaux».

A Berlin, la chancelière a une nouvelle fois semblé rejeter un nouveau plan de relance budgétaire, souhaité par Londres et Washington, en répétant que l'Allemagne «avait déjà apporté une contribution énorme».

M. Sarkozy et Mme Merkel s'entretiendront à Londres avant une conférence de presse commune prévue à 15h30 GMT.

M. Obama a pour sa part rencontré pour la première fois son homologue russe Dmitri Medvedev. Les deux hommes se sont engagés à discuter une coopération «mutuelle» sur la question du bouclier antimissile américain et à rouvrir des négociations sur le traité de réduction des armes stratégiques START.

S'entretenant par la suite avec le président chinois Hu Jintao, M. Obama a annoncé par l'intermédiaire de son bureau qu'il se rendrait en Chine au second semestre de cette année.

Le couple Obama se rendra ensuite au palais de Buckingham pour une audience privée avec la reine Elizabeth II, avant un dîner à Downing Street en présence de tous les participants au G20.