Le Premier ministre monténégrin sortant, Milo Djukonavic, qui dirige le Monténégro depuis près de vingt ans sans interruption, a célébré sa victoire aux élections législatives, dans la nuit de dimanche à lundi, devant des militants en liesse.

«Nous ferons tout ce qui est possible pour mettre en place rapidement un gouvernement responsable et compétent qui... mènera en toute confiance les réformes économiques et démocratiques et rapprochera très vite le Monténégro de ses objectifs» d'adhésion à l'UE et à l'Otan, a déclaré M. Djukanovic.

Le Parti démocratique des socialistes (DPS), la formation de Milo Djukanovic, avait revendiqué un peu plus tôt la victoire aux élections législatives anticipées.

Dans les rues de Podgorica, les sympathisants du Premier ministre scandaient «Milo», «Milo» tandis que les automobilistes actionnaient leurs klaxons pour célébrer la victoire.

Le DPS fait partie avec notamment le Parti social-démocrate (SPD), de Ranko Krivokapic, de la coalition au pouvoir, qui avait fait campagne pour les élections législatives sous l'appellation du «Monténégro européen».

Le «Monténégro européen» obtient 50,8% des voix, contre 16,1% pour le principal parti de l'opposition, le Parti populaire socialiste (SNP), selon de nouvelles estimations du CEMI, une organisation non gouvernementale qui supervisait le scrutin.

La «Nouvelle démocratie serbe» (NOVA) arrive en troisième position avec 9% des votes, suivie du Mouvement pour le changement (GZP), avec 6,1% des voix, selon les mêmes estimations.

Le CEMI a précisé avoir basé ses estimations sur 96% d'un échantillon représentatif de l'électorat.

La commission électorale ne devait pas annoncer les résultats finaux avant lundi.

«Il s'agit sans aucun doute de la victoire la plus convaincante de cette coalition (sortante au pouvoir) et du DPS de ces dix dernières années. Ce n'est pas étonnant», a commenté Srdjan Darmanovic, de la Faculté des sciences politiques à Podgorica.

«Il sera primordial de voir désormais comment un nouveau gouvernement issu de cette coalition anciennement au pouvoir gère la crise économique et ses obligations résultant» de l'intégration à l'Union européenne et à l'Otan, a-t-il ajouté.

Le DPS (issu des rangs communistes) est au pouvoir au Monténégro pratiquement sans interruption depuis 1991, allié à des formations secondaires au sein d'une alliance.

«Un tel résultat donne une liberté totale à la coalition au pouvoir pour diriger la politique d'Etat... Nous entrons dans des années de grands défis», a poursuivi M. Darmanovic.

Environ 500.000 électeurs étaient appelés à élire dimanche 81 députés pour quatre ans parmi les seize partis et coalitions en lice lors du scrutin.

M. Djukanovic avait expliqué pendant la campagne qu'il avait convoqué ces élections pour accélérer les réformes devant conduire le pays à l'Union européenne (UE) et à l'Alliance atlantique (Otan), en ces temps de crise économique.

Mais l'opposition, qui s'est présentée très divisée devant les électeurs, a accusé M. Djukanovic de vouloir organiser ce scrutin avant que la crise économique mondiale ne fasse sentir pleinement ses effets sur le Monténégro.

Milo Djukanovic, 47 ans, est en passe de devenir Premier ministre du Monténégro pour la sixième fois.

Il est l'architecte de l'indépendance du pays, en 2006, qui a mis fin à une union de près de 90 années avec la Serbie.

Le Monténégro, une ex-république yougoslave d'environ 650 000 habitants, a déposé sa candidature à l'Union européenne en décembre.

Mille deux cents observateurs, dont 200 appartenant à la communauté internationale, supervisaient le scrutin.