Le vice-président américain Joe Biden a assuré mardi aux alliés des États-Unis de l'Otan qu'il était venu à Bruxelles pour les «consulter» sur une «stratégie commune» pour l'Afghanistan, tout en les prévenant qu'ils devraient ensuite «tenir leurs engagements».

«La raison de ma présence est simple et sans détour: je suis ici pour consulter et écouter afin de parvenir à une stratégie commune» face à la menace terroriste qui prend sa source dans cette région du monde, a-t-il déclaré en ouverture de sa première réunion avec le Conseil de l'Atlantique nord, qui réunit les ambassadeurs des 26 pays de l'Otan.

«Une fois que l'on y sera parvenu, les Etats-Unis attendent de chacun (de leurs alliés) qu'ils honorent leurs engagements», a-t-il cependant tenu à souligner, ajoutant: «c'est aussi simple et direct que cela».

«Quand nous bâtissons ensemble une stratégie, elle fonctionne», a-t-il insisté pour sa première visite à Bruxelles.

Depuis l'investiture de Barack Obama le 20 janvier, la nouvelle administration américaine a adopté une attitude d'ouverture diplomatique, notamment avec les alliés européens, après huit années de dialogue transatlantique parfois tendu sous l'administration Bush.

M. Biden a rappelé que la nouvelle administration Obama était en train de procéder à une révision d'ensemble de la politique américaine en Asie centrale, et qu'il était venu consulter les alliés des Etats-Unis dans ce cadre.

«Ce que nous voulons savoir, c'est ce que vos pays pensent à propos de ce qui marche et de ce qui ne marche pas. Comment nous pouvons faire un meilleur travail en empêchant l'Afghanistan et le Pakistan d'être des sanctuaires pour terroristes», a-t-il déclaré aux ambassadeurs.

Le vice-président américain a souligné que les attentats du 11 septembre 2001 et ceux perpétrés les années suivantes à Londres et Madrid avaient tous été fomentés par des extrémistes musulmans basés dans ces deux pays.

M. Biden a appelé les alliés européens de Washington à la «cohésion», alors que tous ont, selon lui, le «même intérêt vital» à faire face à la menace terroriste d'al-Qaeda et de ses alliés talibans.

Accueillant «chaleureusement» M. Biden au nom des alliés, le secrétaire général de l'Otan Jaap de Hoop Scheffer a estimé que ces «consultations étroites» illustraient l'un des principes de base du fonctionnement de l'alliance militaire occidentale.

M. Biden devait avoir deux heures de discussions avec les ambassadeurs à l'Otan avant de rencontrer des responsables de l'Union européenne, puis le Premier ministre belge Herman Van Rompuy.

Le mois dernier, M. Biden avait déjà appelé les Européens à en faire davantage en Afghanistan, où doit se tenir en août une élection présidentielle jugée cruciale pour le soutien de la communauté internationale au gouvernement de Kaboul face aux talibans.

Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates avait ensuite incité ses pairs de l'Otan à augmenter au moins leurs contributions civiles à la reconstruction de l'Afghanistan, en contrepartie des 17 000 soldats promis par Washington en renforts.

Mardi, le chef de la diplomatie européenne Javier Solana, a répété que les pays de l'UE -dont 21 appartiennent aussi à l'Otan- entendaient contribuer à l'effort civil en Afghanistan plutôt qu'envoyer de nouvelles troupes sen renfort.

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, lors d'entretiens la semaine dernière à Bruxelles avec ses homologues de l'Otan et de l'UE, a proposé la tenue d'une conférence internationale sur l'Afghanistan le 31 mars.

Dans une interview dimanche au New York Times, le président Barack Obama a laissé entendre que son pays pourrait même entamer des discussions avec des talibans modérés, comme il avait tendu la main en Irak à certains sunnites jusque là hostiles.