Le président américain, Barack Obama, va manger aujourd'hui à Ottawa avec le premier ministre canadien, Stepen Harper. L'Américain est progressiste. Le Canadien, conservateur. C'est un peu le monde à l'envers, un fait qui n'a pas échappé à la presse américaine.

Depuis quelques jours, les éditorialistes évoquent l'importance du Canada, le plus grand partenaire commercial, le pays allié. Or, on souligne que plusieurs problèmes risquent de faire surface entre les deux dirigeants, dont la question du pétrole extrait des sables bitumineux de l'Ouest canadien.

 

En campagne électorale, a noté le Chicago Tribune, Obama a évoqué l'importance de réduire les émissions de gaz à effet de serre, et de propulser le pays dans le XXIe siècle en adoptant des sources d'énergie verte, ce qui ne cadre pas tout à fait avec l'importation du pétrole canadien.

«Obama veut s'attaquer aux changements climatiques. Au même moment, les raffineries du Midwest sont sur le point d'augmenter leurs émissions polluantes, une conséquence largement passée sous silence de l'importation du pétrole brut extrait des sables bitumineux de l'Alberta», a écrit hier le grand quotidien du Midwest.

«Ce pétrole brut, destiné aux raffineries d'Illinois, d'Indiana, du Wisconsin, du Michigan et du Minnesota, représente un obstacle important aux politiques environnementales d'Obama. Des intérêts concurrents, qui seront au coeur des rencontres avec le premier ministre Harper.»

Le Canada est de plus en plus cité ces temps-ci dans les publications américaines en tant qu'exemple à suivre pour le président Obama, surtout en matière de politiques économiques.

Dans Newsweek la semaine dernière, le chroniqueur-vedette Fareed Zakaria a souligné que le système bancaire canadien est considéré comme le meilleur du monde par le Forum économique mondial, alors que celui des États-Unis est en quarantième position.

«Le système de santé (du Canada) coûte moins cher que le nôtre. (...) Les constructeurs automobiles ont envoyé tellement d'emplois au Canada pour profiter du système de santé que l'Ontario est désormais la capitale nord-américaine de la production de voitures, et non le Michigan.»

Si le président Obama cherche un exemple de gouvernement intelligent et responsable, il n'a qu'à regarder du côté du Canada, conclut Zakaria.