Des précautions aussi simples qu'une ceinture de sécurité, des bouchons de sécurité enfants ou encore la mise en place de clôtures autour des piscines permettraient d'éviter la moitié des 2000 décès d'enfants enregistrés chaque jour dans le monde, selon un rapport des Nations Unies rendu public mercredi.

Plus de 800 000 enfants meurent chaque année de brûlures, noyades, accidents de voiture, chutes, empoisonnement ou autres accidents, la grande majorité d'entre eux survenant dans les pays en développement, selon le rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF).

Des dizaines de millions d'autres enfants souffrent par ailleurs de blessures qui les laissent souvent handicapés à vie, ajoute le rapport présenté à Hanoï lors d'une conférence d'experts. Le rapport mondial 2008 sur la prévention des blessures de l'enfant ne comprend pas les blessures par violence domestique.

Le problème est plus aigu en Afrique et en Asie du Sud-Est, mais aucun pays n'est épargné, ont souligné les participants à cette conférence, appelant vivement à réagir.

«Le prix de l'échec est élevé», a déclaré Margaret Chan, directrice générale de l'Organisation Mondiale de la Santé, dont l'allocution était retransmise par vidéo lors de la conférence. «Selon les estimations courantes, les blessures involontaires tuent quelque 830 000 enfants chaque année dans le monde».

Au Vietnam, dix enfants en moyenne se noient quotidiennement et la noyade représente la principale cause de blessures chez les enfants de plus d'un an.

Nguyen Thi Chung, une vannière dont la fille de deux ans a bien failli se noyer il y a deux ans dans une rivière près de leur maison située dans le delta du Mekong, a planté une clôture de bambou tout autour de chez elle. «Nous aurions dû le faire avant. On était trop occupés par nos paniers. Nous devons travailler dur si nous voulons gagner suffisamment pour nourrir nos enfants», raconte-t-elle, dans un témoignage cité par l'UNICEF. «Notre légèreté a failli coûter la vie à notre fille».

Les pays tout comme les communautés les plus pauvres manquent souvent de programmes d'éducation en sécurité de base, et en soins de qualité, a expliqué Margaret Chan. Lorsqu'ils sont possibles, les soins peuvent ruiner une famille: «le coût de tels traitements peut plonger une famille entière dans la pauvreté».

Le rapport appelle l'ensemble des pays à émettre des recommandations de prévention telles que l'obligation d'une ceinture de sécurité, d'un casque et de bouchons de sécurité sur les bouteilles, la mise en place d'un système de contrôle de la température de l'eau sur les robinets, et des jouets de conception plus sûre. Il recommande par ailleurs une amélioration de la sécurité sur les routes et la mise en place de clôtures autour de piscines pour éviter les noyades.

Des mesures similaires prises dans de nombreux pays riches ont permis de réduire le nombre de morts de près de 50% ces trente dernières années, souligne le rapport.