«Plus de 27 millions d'hommes, de femmes, de garçons et de filles vivent chaque jour en situation d'esclavage», a dénoncé jeudi une experte de l'ONU à l'occasion de la prochaine commémoration, le 2 décembre, de la Journée internationale de l'esclavage.

«Nous avons célébré l'année dernière le 200ème anniversaire de l'abolition de l'esclavage. Pourtant, l'esclavage n'appartient pas au passé, c'est une réalité d'aujourd'hui», a déclaré Mme Gulnara Shahinian, rapporteur spécial de l'ONU sur les formes modernes d'esclavage.

Les pays riches comme les pays pauvres sont affectés mais «l'esclavage et les pratiques semblables à l'esclavage vont de pair avec la pauvreté, l'exclusion sociale, la marginalisation, la discrimination, le manque d'éducation, la déficience dans l'application de la loi et la corruption», a expliqué Mme Shahinian.

«L'esclavage a pris dans beaucoup d'endroits du globe des formes extrêmement diverses et cruelles», a-t-elle souligné en citant notamment le travail forcé contre paiement de dettes et l'esclavage sexuel.

Ce mois-ci, l'Eglise catholique du Brésil a dénoncé l'explosion du travail forcé pour répondre aux besoins des plantations de canne à sucre pour la production de bio-carburants.

Le mois dernier, la cour de justice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a jugé l'Etat du Niger «responsable» dans une affaire d'esclavage pour n'avoir pas protégé une jeune femme contre cette pratique.

Saisie pour la première fois pour une affaire d'esclavage, l'instance a estimé que les juges nigériens n'avaient pas rempli leur mission de protection de la victime, une Nigérienne qui avait travaillé comme esclave pendant neuf ans et avait saisi le tribunal de la Cédéao.

Selon le Bureau international du travail (BIT), le recours au travail forcé est «généralisé» en Birmanie.