Valdecir Perez a toujours voté républicain. Cette année, les choses sont différentes.

«J'en ai jusque-là des républicains, dit l'homme de 54 ans, propriétaire d'une entreprise d'électricité à Bakersfield, au nord de Los Angeles. Ils sont incapables de finir la guerre en Irak. Ils nous mènent tout droit dans une récession. Ils sont vraiment incompétents.»

Le 4 novembre, M. Perez entend Voter pour tous les candidats démocrates. «Sénat, Chambre des représentants, Maison-Blanche, peu importe... Je ne veux plus voir un républicain dans le portrait.»

 

Ce discours, de plus en plus répandu cette année, menace non seulement la candidature de John McCain, mais aussi celles des centaines de candidats du Congrès qui font face à l'électorat. Trente-cinq sièges du Sénat sont en jeu le 4 novembre, de même que les 435 sièges de la Chambre des représentants (voir autre texte).

Kevin McCarthy, républicain de Bakersfield élu à la Chambre des représentants, estime que son parti essuiera des pertes. «Nous ne jouons pas à l'offensive. Nous sommes défensifs», a-t-il récemment expliqué.

Selon lui, l'impopularité du président Bush nuit aux chances des républicains qui font campagne cette année. «Nous n'avons pas le vent dans le dos. Nous avons le vent en pleine figure. C'est difficile d'être un républicain.»

Cette année, plusieurs événements minent les chances de réélection des congressistes républicains. Au Minnesota, la républicaine Michele Bachmann a mis sa réélection en jeu après avoir accusé les démocrates d'être «anti-Américains» dans une entrevue télé. John Warner, de Virginie, qui prend sa retraite, est pratiquement certain d'être remplacé par le démocrate Mark Warner. Norm Coleman, aussi du Minnesota, pourrait perdre son emploi au profit de son opposant, Al Franken, après avoir été sali par un scandale d'achat de vêtements de luxe par des donateurs républicains.

Sans compter que cette semaine, Ted Stevens, sénateur de l'Alaska, a été reconnu coupable de corruption. M. Stevens, 84 ans, est en campagne pour se faire réélire.

À quelques jours du vote, les républicains font désormais preuve d'originalité pour sauver les meubles. Certains candidats omettent d'identifier leur parti dans leurs annonces publicitaires, se limitant à dire qu'ils «collaborent avec les élus de tous les partis». D'autres évitent de s'associer à John McCain et Sarah Palin. C'est le cas du gouverneur républicain de l'Indiana, Mitch Daniels, lui-même en campagne de réélection, qui a raté les trois discours de Sarah Palin dans son État «à cause d'un conflit d'horaires».

Les congressistes qui sentent la soupe chaude ont une nouvelle ligne d'attaque: ne laissez pas le gouvernement entre les mains des démocrates dépensiers. C'est en somme ce qu'a dit le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, dans un courriel envoyé à ses partisans, cette semaine.

«Une victoire d'Obama est une réelle possibilité, écrit-il. Il est primordial que je sois réélu pour protéger les électeurs contre les hausses d'impôts et les politiques libérales que les démocrates vont essayer de faire adopter.»