L'échec des pays membres de l'OTAN à envoyer les troupes promises en Afghanistan démontre une volonté politique «fluctuante» entravant les progrès de la mission qui ne peut être menée à bien par les seuls militaires, a averti un haut responsable de l'OTAN à Londres lundi.

«Un bref coup d'oeil à la détermination de notre alliance quant à sa mission en Afghanistan démontre de réels points faibles», a déclaré le commandant en chef des forces alliées en Europe, le général américain John Craddock, lors d'une conférence au Royal United Services Institute (RUSI) de Londres.

Au vu des restrictions posées par les gouvernements sur les lieux où les troupes de l'OTAN peuvent opérer et de «notre incapacité constante à fournir les besoins déclarés comme nécessaires sur le théâtre d'opération, nous faisons montre d'une volonté politique qui est, selon moi, parfois fluctuante», a-t-il poursuivi. «C'est cette volonté politique fluctuante qui entrave les progrès opérationnels et remet en question la pertinence de l'alliance au XXIe siècle».

Le général américain John Craddock, a précisé que la guerre contre les insurgés talibans ne pouvait être remportée par les seuls militaires, mais nécessitait un effort plus large en matière de développement et de reconstruction.

«Nous, la communauté internationale devons oeuvrer ensemble dans le cadre d'une approche réellement globale», a-t-il estimé, or «l'actuel effort reste disjoint dans le temps et l'espace».

Il a dénoncé l'absence de «système judiciaire réellement fonctionnel» en Afghanistan qui fait que «de nombreux Afghans pensent que la justice des talibans offre une alternative plus efficace».

«Le gouvernement afghan et la communauté internationale doivent s'attaquer à ce problème, qui est un élément essentiel d'un succès durable», a-t-il estimé.