Le gouvernement cubain a accepté d'ouvrir un dialogue politique avec l'Union européenne après la levée des sanctions contre l'île communiste en juin dernier, a indiqué mardi le représentant de l'UE à La Havane, Javier Nino.

«Le gouvernement cubain a accepté d'ouvrir ce dialogue, même si nous ne savons pas encore sur quoi porteront les discussions. La proposition de l'UE est d'établir un dialogue inconditionnel, réciproque, de respect mutuel, sur une série de sujets comme les droits et l'environnement», a déclaré à l'AFP M. Nino.

Le ministère cubain des Affaires étrangères a fait part de son accord d'ouvrir un dialogue dans une note transmise à l'ambassade de France à La Havane, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'UE, selon la même source.

Dans sa note, La Havane exprime également son désaccord sur «le langage du texte européen de juin», selon M. Nino.

La décision de l'Union européenne comprend une révision «annuelle» de l'état de ses relations avec Cuba, selon la même source qui rappelle que l'UE exige notamment de Cuba une «amélioration de la situation des droits de l'Homme» et la libération des prisonniers politiques.

L'UE demande aussi au gouvernement cubain de faciliter l'accès des organisations humanitaires aux prisons cubaines et de garantir la liberté d'information et d'expression.

En 2003, une vague d'arrestations de dissidents cubains avait poussé l'UE à adopter ces sanctions qui consistaient à limiter les visites gouvernementales bilatérales de haut niveau et à inviter systématiquement des dissidents dans les ambassades des pays de l'UE lors de la célébration des fêtes nationales.

En faisant ce geste surtout symbolique, réclamé tout particulièrement par l'Espagne, les Européens espéraient ainsi pousser Raul Castro qui a remplacé son frère Fidel à la tête du régime, à faire des progrès vers la démocratie.