Douze soldats mauritaniens qui patrouillaient dans l'extrême nord de la Mauritanie ont été tués lundi dans une embuscade tendue par «des éléments de l'ex-GSPC» (rebaptisé Branche d'Al-Qaeda au Maghreb islamique), a-t-on appris de source sécuritaire.

L'unité mauritanienne était «en mouvement de patrouille ordinaire sur la frontière nord» quand l'attaque s'est produite, près de la localité de Tourine, à 70 km à l'est de la ville de Zouérate, selon la même source.

L'attaque a fait 12 morts côté mauritanien, a-t-elle ajouté, sans préciser si les assaillants avaient subi des pertes.

La patrouille était «composée de 22 à 23 militaires» dont une dizaine ont regagné leur base au terme de l'attaque, a indiqué la même source, selon laquelle un convoi militaire fait actuellement route vers la frontière marocaine pour se rendre sur les lieux de l'attaque, la plus grave depuis trois ans.

En 2005, le Groupe salafiste de prédication et de combat (GSPC) algérien avait revendiqué l'attaque menée contre une base militaire dans le nord-est de la Mauritanie, qui avait fait quinze morts, deux disparus et 17 blessés dans les rangs de l'armée et cinq morts parmi les assaillants.

À la mi-août, le chef d'Al-Qaeda au Maghreb islamique (AQMI), Abdelmalek Droukdel, avait exhorté les Mauritaniens à se «préparer à la guerre».

Il avait estimé, dans un communiqué diffusé sur Internet, que les auteurs du coup d'État en Mauritanie, perpétré le 6 août, avaient probablement eu «l'approbation de l'Amérique, de la France et d'Israël».

Fin août, le chef présumé de la branche mauritanienne d'Al-Qaeda, El Khadim Ould Esseman, avait appelé les musulmans à ne pas reconnaître «le régime mécréant» dirigé à Nouakchott par le général Mohamed Ould Abdel Aziz, dans une lettre rédigée en prison et transmise à l'AFP.

Pays réputé calme, la Mauritanie s'était trouvée fragilisée par trois attaques terroristes fin 2007-début 2008 qui avaient fait sept morts - quatre touristes français et trois militaires mauritaniens.

Début avril, en périphérie de Nouakchott, des échanges de tirs entre forces de l'ordre et jihadistes présumés s'étaient soldés par la mort d'un policier et de deux islamistes.