Le pape Benoît XVI a justifié dimanche devant les évêques de France sa décision de libéraliser la messe en latin, accueillie avec réserve par une partie de l'Eglise, en appelant les catholiques «à la pacification des esprits» et à «l'unité».

«J'espère que l'indispensable pacification des esprits est (...) en train de se faire», a souligné le pape en s'adressant à 170 évêques et cardinaux réunis à Lourdes (sud-ouest).

La libéralisation de l'ancienne messe en latin en juillet 2007 a provoqué des tensions entre le Vatican et l'Eglise de France, et au sein même de cette Eglise.

Le «motu proprio» (décret) de Benoît XVI sur la messe en latin a été interprété par une partie de l'Eglise comme une main tendue aux traditionalistes et aux intégristes, attachés à cette liturgie et qui rejettent les évolutions du concile Vatican II.

«Je mesure les difficultés qui sont les vôtres, mais je ne doute pas que vous puissiez parvenir, en temps raisonnable, à des solutions satisfaisantes pour tous, afin que la tunique sans couture du Christ ne se déchire pas davantage», a plaidé Benoît XVI.

«Efforçons-nous donc toujours d'être des serviteurs de l'unité (...) Nul n'est de trop dans l'Eglise. Chacun, sans exception, doit pouvoir s'y sentir chez lui, et jamais rejeté», a-t-il insisté.

Dans l'avion qui l'amenait à Paris vendredi, le pape avait affirmé que le «motu proprio» était «simplement un acte de tolérance (...) pour des personnes qui ont été formées dans cette liturgie».