Des centaines de soldats russes ont quitté samedi les positions qu'ils occupaient dans l'ouest de la Géorgie, Tbilissi se félicitant que Moscou ait respecté son engagement de retrait partiel.

À bord de véhicules blindés, les militaires russes se sont repliés des six bases temporaires de la région de Poti, port donnant sur la mer Noire. «Ils ont respecté leur engagement» de se retirer de la zone avant le 15 septembre, a estimé Alexandre Lomaïa, le chef du Conseil de sécurité géorgien.

Ce retrait partiel était l'un des points de l'accord conclu la semaine dernière entre les dirigeants de l'Union européenne et la Russie.

M. Lomaïa a toutefois rappelé que la Géorgie, et les pays occidentaux qui la soutiennent, souhaitent que les troupes russes se replient entièrement et regagnent les positions qu'elles occupaient avant la guerre du mois d'août - conformément à l'accord de cessez-le-feu conclu sous l'égide de l'UE.

Andreï Nesterenko, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a confirmé le retrait russe de l'ouest de la Géorgie. «En ce moment-même, nos troupes de maintien de la paix se retirent de ces postes», a-t-il déclaré à la télévision.

D'après Alexandre Lomaïa, il reste environ 1200 militaires russes en 19 positions, 12 à la frontière avec l'Ossétie du Sud et sept à la frontière abkhaze.

La Russie a promis de retirer ses troupes des zones frontalières des deux provinces séparatistes d'ici le 11 octobre, à condition que 200 observateurs de l'Union européenne y soient déployés d'ici le 1er octobre.

Moscou souhaite que les observateurs étrangers se cantonnent à ces zones tampons, estimant que leur rôle est simplement de protéger les deux provinces séparatistes d'une agression géorgienne. Les États-Unis et l'UE, cependant, veulent avoir accès à ces régions où les tensions ethniques sont exacerbées

depuis le conflit.

La présence militaire russe sur le territoire géorgien, y compris à l'extérieur des deux provinces séparatistes, et la reconnaissance par Moscou de l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud ont causé des tensions Est/Ouest sans pareil depuis la fin de la Guerre froide.

Point ultra-sensible: le port de Poti, sur la mer Noire. La présence russe était d'autant plus mal perçue que cette ville stratégique se situe à des centaines de kilomètres de l'Ossétie du Sud, où la guerre avait éclaté et où s'était déroulé le gros des combats.

«Les troupes russes se sont complètement retirées de Poti», a déclaré Chota Outiachvili, un responsable au ministère géorgien de l'Intérieur. Ces troupes semblaient se diriger vers l'Abkhazie, tout comme celles ayant quitté le village de Pirveli Maisi.

Moscou envisage de maintenir à long terme 7600 soldats en Abkhazie et en Ossétie du Sud. D'après les gouvernements occidentaux, un tel maintien violerait l'une des provisions du cessez-le-feu, celle prévoyant le retour des troupes à leurs positions antérieures à l'éclatement du conflit.

Sur le terrain, des tensions persistent néanmoins. Un policier géorgien a été tué samedi à un poste proche de l'Abkhazie et les coups de feu venaient d'une ancienne position russo-abkhaze, selon les autorités géorgiennes.