Plus de mille policiers et soldats thaïlandais étaient déployés vendredi matin devant le Parlement à Bangkok, où les députés étaient convoqués pour procéder à l'élection d'un Premier ministre.

Quelque 600 manifestants favorables au Premier ministre sortant Samak Sundaravej étaient rassemblés peu avant 09h30 (10h30 HAE) en face du Parlement, tandis que les forces de sécurité, en tenue anti-émeute, gardaient le bâtiment.

«Je suis sûr que le Parti du pouvoir du peuple (PPP) votera pour Samak», a déclaré Khwanchai Sarakum, leader d'un groupe de manifestants pro-gouvernementaux venus de la région d'Udon Thani (nord-est).

Il était impossible de savoir si le quorum pour procéder à l'élection du Premier ministre serait atteint. Jeudi, les parlementaires du PPP avaient nommé M. Samak candidat à sa propre succession, malgré une décision judiciaire l'ayant forcé à démissionner 48 heures plus tôt.

M. Samak, 73 ans, chef du gouvernement depuis à peine sept mois, avait accepté de briguer un nouveau mandat, mais sa désignation avait entraîné des tensions au sein de la coalition gouvernementale qui comprend six partis. Au moins deux d'entre eux ont exprimé de sérieuses réserves quant à son éventuelle réélection.

M. Samak avait été contraint d'abandonner ses fonctions mardi par la Cour constitutionnelle qui l'avait reconnu coupable d'avoir accepté de l'argent d'une entreprise privée produisant ses émissions culinaires à la télévision.

M. Samak avait aussitôt démissionné mais la Cour constitutionnelle ne l'avait pas exclu de la scène politique et rien ne l'empêchait de se représenter.

Depuis le 26 août, des opposants campent devant les bureaux du Premier ministre à Bangkok. Ils exigent le départ du gouvernement dominé par le PPP. De violents affrontements, dans la nuit du 1er au 2 septembre, entre manifestants pro et anti-gouvernementaux avaient forcé M. Samak à décréter l'état d'urgence dans la capitale thaïlandaise.