Les autorités cubaines ont refusé jeudi l'envoi d'une mission d'experts américains pour évaluer les dégâts causés par l'ouragan Ike, jugeant «cynique» l'offre de Washington qui refuse de lever ou d'alléger son embargo.

Un porte-parole du département d'État avait déclaré mercredi que Washington avait «offert, via des canaux diplomatiques, d'envoyer une équipe d'évaluation à Cuba afin de déterminer les besoins supplémentaires» de l'île.

«Cuba n'a demandé aucune faveur au gouvernement des États-Unis. Simplement qu'il lui permette d'acheter» du matériel pour «réparer les maisons et rétablir le réseau électrique», ce que l'embargo américain n'autorise pas, indique le ministère cubain des Affaires étrangères qui avait déjà refusé une offre américaine similaire après le passage de l'ouragan Gustav le 30 août.

«Le gouvernement des États-Unis se comporte de façon cynique. Il tente de faire croire qu'il fait tout pour coopérer avec Cuba et que nous refusons. Il ment sans scrupule», poursuit un communiqué du ministère.

La Havane demande à Washington de dire pourquoi il «insiste pour mener une inspection sur le terrain» alors que Cuba a assez d'experts pour faire ce travail et que tous les autres pays ayant offert assistance à l'île n'ont rien demandé de tel.

Le ministère cubain ne mentionne toutefois pas l'aide d'urgence d'une valeur de 100 000 dollars que Washington a affirmé mercredi avoir versé à des organisations non gouvernementales (ONG) pour porter secours aux Cubains.

En 2005, les États-Unis avaient offert 50 000 dollars à Cuba, touché alors par l'ouragan Dennis, mais cette aide avait été refusée par Fidel Castro, l'ancien président cubain qui, après un demi-siècle de pouvoir, a cédé les rênes de l'État à son frère Raul pour des raisons de santé.

Dimanche, la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice avait affirmé que les États-Unis n'étaient pas prêts à lever leur embargo sur l'île communiste qu'ils maintiennent depuis 1962, sauf pour les produits alimentaires et pharmaceutiques.

L'ouragan Ike a dévasté lundi et mardi l'île de Cuba, qui était encore sous le choc du passage de Gustav.