L'état d'urgence a été déclaré au Texas et dans une région du Mexique menacés par l'ouragan Ike qui s'est renforcé à l'approche des côtes américaines et menace de devenir un «ouragan majeur».

Après avoir semé la désolation sur l'île de Cuba et fait des dizaines de morts en Haïti, Ike s'est renforcé au dessus des eaux chaudes du Golfe du Mexique et a été classé en catégorie 2 sur l'échelle de Saffir-Simpson qui en compte 5, a annoncé le Centre national des ouragans (NHC) basé à Miami.

Il devrait atteindre les côtes du Texas samedi avec la force d'un «ouragan majeur», selon le NHC. Ses vents s'étaient déjà intensifiés et soufflaient désormais à 155 km/h, contre 130 km/h un peu plus tôt dans la journée.

Face à cette menace, le président américain George W. Bush a déclaré l'état d'urgence dans l'Etat du Texas, selon la Maison Blanche, alors que les autorités ont ordonné les premières évacuations de la population.

L'état d'alerte a aussi été décrété dans l'Etat de Tamaulipas, dans le nord-est du Mexique limitrophe des Etats-Unis.

Après avoir frappé, sans faire de victimes, les Bahamas avec la force d'un ouragan de catégorie 4, Ike avait perdu de la force lundi et mardi sur Cuba.

Ike a provoqué à Cuba la mort de cinq personnes, dont l'une dans l'effondrement d'une partie d'un édifice à La Havane. Il s'agissait officiellement des premières victimes d'ouragan sur l'île communiste depuis Dennis en 2005. Ike est aussi responsable de dizaines de morts en Haïti.

Malgré les pluies intenses qui continuaient à s'abattre sur l'ouest de Cuba et menaçaient de provoquer encore des inondations, les autorités ont déclenché la phase dite de «récupération» pour tenter de dresser un bilan des dégâts et permettre aux 2,6 millions d'évacués, soit presque le quart de la population de l'île, de rentrer chez eux.

Quelque 240 000 Havanais ont été évacués dans la capitale de 2,2 millions d'habitants qui était toujours privée d'électricité et d'eau courante.

Six habitations en très mauvais état se sont complètement écroulées sous la poussée de Ike et 46 autres se sont effondrées partiellement, selon la Défense civile qui n'a pas fait mention de victimes. Mais un journaliste de l'AFP a pu voir un corps sans vie retiré des décombres d'un édifice sur le Malecon, le fameux boulevard de front de mer.

Dans tout le pays, ce sont une centaine de milliers de bâtiments qui ont été endommagés ou complètement détruits par les vents, la pluie intense et, dans l'est, par des vagues géantes de sept mètres qui avaient envahi la zone côtière.

Environ 70% des bananeraies de la province centrale de Villa Clara ont été affectées par Ike, selon les autorités qui tentaient par ailleurs de rétablir peu à peu sur l'île le réseau d'électricité mis en partie hors d'usage.

Il était par ailleurs difficile d'évaluer les dégâts dans la région occidentale de Pinar del Rio, célèbre pour ses plantations de tabac, où plus de 90 000 bâtiments avaient déjà été détruits ou endommagés le 30 août par Gustav.

Dans le Golfe du Mexique, où se concentre le quart de la production américaine de pétrole (1,3 million de barils de brut par jour), le groupe pétrolier anglo-néerlandais Shell a évacué par précaution 150 employés de ses installations en mer, et s'apprêtait à évacuer mercredi les 500 employés restants.

D'autres compagnies, comme la britannique BP ou la française Total, envisageaient d'emboîter le pas à Shell dans cette région pétrolière où la production ne s'est pas encore relevée du passage de l'ouragan Gustav.

A Haïti, des centaines de personnes ont été tuées par le passage en trois semaines de quatre dépressions majeures, Fay, Gustav, Hanna puis Ike, dont 111 dans la seule localité de Gonaïves (nord).

Les Nations Unies ont pour leur part indiqué chercher à réunir 107 millions de dollars d'aide humanitaire pour ce pays.