Le parti majoritaire en Thaïlande était engagé dans d'intenses consultations mercredi, au lendemain de la démission du premier ministre Samak Sundaravej, dont le successeur sera connu en principe vendredi.

M. Samak (73 ans), reconnu coupable mardi par la Cour constitutionnelle d'avoir accepté de l'argent d'une entreprise privée produisant ses émissions culinaires à la télévision, est resté silencieux sur ses intentions, mais ses adjoints ont tenu de multiples réunions avec comme objectif de favoriser un consensus sur le nom du futur premier ministre.

Après le verdict défavorable de la Cour constitutionnelle, le parti au pouvoir avait indiqué qu'il soutiendrait la candidature de M. Samak à sa propre succession vendredi au Parlement mais, mercredi, d'autres possibilités étaient clairement évoquées.

Ces tractations se déroulaient alors que l'occupation du siège du gouvernement à Bangkok par des manifestants royalistes se poursuivait pour la seizième journée consécutive.

Le Parti du pouvoir du peuple (PPP) de M. Samak contrôle 225 des 470 sièges actuellement pourvus à la chambre basse du Parlement et il compte maintenir intacte sa coalition comprenant cinq autres formations totalisant elles 81 députés.

Trois hauts responsables du PPP pourraient sortir du bois si M. Samak ne se porte pas candidat, a affirmé un quotidien, The Nation. Il s'agit de Somchai Wongsawat, ministre sortant de l'Education et premier ministre par intérim, Surapong Suebwonglee, ministre sortant des Finances et secrétaire général du parti, et Sompong Amornviwat, ministre sortant de la Justice, a-t-il ajouté.

Ces trois hommes ont rencontré mercredi Banharn Silpa-archa, dirigeant du Chart Thai (32 députés), qui leur a confirmé que sa formation resterait dans la coalition et qu'elle laissait au PPP le soin de proposer un nom pour le poste de premier ministre, a déclaré M. Somchai.

M. Somchai n'est autre que le beau-frère de l'ancien homme fort de la Thaïlande, Thaksin Shinawatra, renversé par des généraux royalistes en 2006 et exilé en Grande-Bretagne à la suite d'accusations de corruption.

Le premier ministre par intérim s'est montré prudent quant à une éventuelle candidature de M. Samak à sa succession.

«Pour le nom du premier ministre, nous consulterons une nouvelle fois les membres du PPP dans les prochains jours», a dit M. Somchai.

M. Banharn a indiqué, pour sa part, qu'un autre nom que celui de M. Samak devait être proposé, afin que «la politique puisse aller de l'avant».

M. Somchai a précisé qu'il rencontrerait, avec d'autres responsables du PPP, les autres partis de la coalition. «Je suis sûr que notre coalition de six partis restera soudée et qu'il n'y aura pas de rébellion», a-t-il ajouté.

M. Samak, devenu premier ministre il y a à peine sept mois à l'issue des premières législatives depuis le putsch de 2006, a été accusé d'être un «homme de paille» de M. Thaksin et les attaques au vitriol lancées contre lui par les manifestants de «Government House» ont laissé des traces, estiment des analystes qui n'excluent pas qu'il jette l'éponge.