Le président du Zimbabwe Robert Mugabe a espéré «terminer» dès mercredi les négociations sur un partage du pouvoir avec l'opposition, après la reprise mardi à Harare sous l'égide du président sud-africain Thabo Mbeki des discussions enlisées depuis trois semaines.

En quittant mardi le lieu des négociations, le président Mugabe, 84 ans dont 28 au pouvoir, s'est montré optimiste sur la proximité d'un accord avec le principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC). «On espère terminer demain. On va continuer à discuter, il y a un ou deux points de désaccords», a-t-il déclaré.

«Il y a des raisons d'être optimiste sur le fait qu'un accord puisse être signé demain (mercredi) et que le président Robert Mugabe forme un gouvernement à partir de demain ou cette semaine», a également estimé une source gouvernementale proche des négociations.

Robert Mugabe et le chef d'une faction dissidente de l'opposition, Arthur Mutambara, étaient arrivés en fin d'après-midi à l'hôtel où se trouvaient déjà Thabo Mbeki et le chef du MDC, Morgan Tsvangirai.

Seuls MM. Mbeki et Tsvangirai se sont rencontrés durant la journée tandis que les négociateurs ont discuté séparément d'un document présenté lundi par le président sud-africain, selon une source du MDC.

«Les points de désaccord portent sur les rôles du chef de l'Etat et du Premier ministre, la période d'un gouvernement d'union nationale et la séparation des pouvoirs», a expliqué cette source, soulignant qu'il était «trop tôt pour parvenir à un accord» mardi.

Lundi, Thabo Mbeki avait présenté durant une première réunion avec les protagonistes un document destiné à servir «de base pour la poursuite des pourparlers», entamés fin juillet et suspendus trois semaines plus tard, a rapporté le quotidien d'Etat The Herald.

Mercredi, le chef de l'Etat sud-africain devait faire le point au Swaziland sur ce dossier avec la troïka responsable des questions de sécurité à la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), a-t-on appris mardi de sources officielles à Mbabane.

Le sommet, qui sera présidé par le roi du Swaziland Mswati III, réunira au palais de Lovitha le président du Zimbabwe et ses homologues angolais Jose Eduardo Dos Santos et mozambicain Armando Guebuza, selon le quotidien d'Etat Swazi Observer.

«Il est possible que la troïka de la SADC, qui doit se rencontrer au Swaziland, se termine en fait ici (à Harare) pour donner un peu d'éclat à la signature de l'accord», a estimé la source proche du gouvernement zimbabwéen.

M. Mbeki était arrivé lundi à Harare pour tenter de débloquer ces pourparlers, dans l'impasse depuis la dernière rencontre entre M. Mugabe et les leaders de l'opposition le 12 août à Harare, chaque camp réclamant le contrôle de l'exécutif.

Le président Mugabe s'était montré confiant à la sortie de cette première réunion lundi soir. «Nous avançons, nous ne reculons pas», avait-il déclaré quelques jours après avoir menacé de former un gouvernement si le MDC ne signait pas aussitôt un accord.

L'opposition, arrivée largement en tête au premier tour de la présidentielle et qui conteste la réélection de M. Mugabe lors d'un scrutin fin juin où il était seul en lice, nourrissait les mêmes espoirs pour sortir rapidement le pays de cette paralysie politique.

«Nous savons que les défis sont importants mais nous croyons à la conclusion d'un accord. Le Zimbabwe ne peut pas se permettre de vivre plus longtemps dans cette impasse», a affirmé le porte-parole d'une faction dissidente du MDC.